COP23 et Paris “One Planet Summit”

Au-delà des débats nombrilistes auxquels on peut assister dans certains partis politiques, l’écologie reste l’enjeu clé du XXIème siècle auquel devront répondre les citoyens du monde entier.

Dans ce débat passionné, les climatologues sérieux s’accordent à dire que si nous ne prenons pas des mesures efficaces et radicales dans les prochaines années, nous nous exposons à de graves problématiques (fonte des glaciers, disparitions en nombre d’espaces animales, apparition de nouvelles maladies chez l’homme dues à une pollution atmosphérique importante, disparitions des ressources naturelles….) qui se traduiront concrètement par des immigrations climatiques mais aussi des guerres pour disposer des dernières ressources qui resteront…

C’est dans ce contexte préoccupant que s’est déroulée la COP (Conference of Parties) 23. Après les promesses de la Cop21, faisons un rapide tour d’horizon pour voir si nos responsables politiques ont pris la mesure des choses et ont été à la hauteur des responsabilités qui leur incombent.

Pour respecter les accord de Paris (dont les États-Unis se sont retirés suite à l’investiture de Donald Trump) qui avaient pour objectif de contenir la hausse des températures à 2 ou 1.5°C tout au plus d’ici 2020, 20 pays ce sont engagés à sortir du charbon d’ici 2030 (2022 pour la France). Il convient au passage de noter que cette promesse est une piètre avancée, quand on sait que les deux premiers pollueurs en termes d’émission issue du charbon (l’Allemagne et la Pologne) ne se sont pas engagés sur ce point…

Question financement,  un dialogue engagé entre les différents pays participant au sommet de Paris “One Planet Summit” (dont la dernière édition s’est déroulée le 12 décembre) doit permettre d’avancer courant 2018 sur les 100 milliards de dollars promis aux pays en voie de développement, pour qu’ils puissent prendre des mesures en faveur du climat.

On peut souligner une avancée sur le domaine agricole, puisque les pays participants se sont fixés comme objectif d’échanger et de débattre les trois prochaines années sur des questions liées à l’agriculture mais aussi à la sécurité alimentaire, à la séquestration du carbone dans les sols, à l’adaptation de l’agriculture aux effets du changement climatique, ou encore à l’élevage. L’objectif affiché est de rédiger des recommandations pour avoir une cohérence entre action climatique et développement d’une agriculture responsable.

Néanmoins, l’avancée la plus significative de la Cop23 (si cet engagement est respecté, ce qui reste à voir) est que les participants de la Cop se sont engagés à la sortie du charbon. Les dégâts du charbon sur l’environnement et les populations étant bien connus, c’est une perspective de bon aloi… même si à nouveau les plus gros pollueurs en charbon de la planète comme la Chine, l’Inde et l’Asie du Sud-Est ne font pas partie de cet accord.

Concernant le bilan du One Planet Summit, un tableau assez exhaustif (source : Quelleenergie.fr) résume les principales décisions prises  :

 

Un programme plutôt prometteur mais qui reste pour le moment une liste de bonnes intentions qui n’engagent que ceux qui veulent bien y croire. Or il est temps que les États et les industriels prennent des mesure drastiques pour limiter le réchauffement climatique. Même s’il y a des avancées, elles restent beaucoup trop timides au vu de l’urgence de la situation.

En outre, il faut voir les choses dans leur ensemble : or, à titre d’exemple, comment peut-on atteindre l’objectif zéro émission tout en promouvant des voitures électrique qui même si elle n’émette pas de gaz à effet de serre en génèrent davantage dans leur cycle de fabrication qu’une voiture traditionnel ? (sans compter les déchets radioactifs générés par la part nucléaire de l’énergie française).  Si on prétend “régler” un problème en en créant d’autres, quel intérêt ?

D’autre part, il aurait été intéressant que les États prennent en compte dans leur réflexion les modalités de lutte contre la malnutrition dans le monde : Avec le niveau de consommation de viande actuel associé à la surexploitation des élevages intensifs, les comportements occidentaux ne peuvent servir de modèle pour la planète si l’on souhaite lutter à la fois contre les inégalités alimentaires et contre le réchauffement climatique.  Les États devraient donc impulser un nouveau modèle de consommation alimentaire.

Autre réserve de taille, déjà évoquée, l’absence de pays comme les États-Unis  ou la Chine dans ces accords implique que, même avec la meilleure volonté du monde et même si tous les engagements pris à ces sommets étaient respectés, ça ne pourrait être suffisant.

Il faut changer de logique. Comme le dit clairement notre programme “La France en Commun” : “Le mode de production actuel de biens et de services n’est plus soutenable, ni écologiquement, ni socialement.” C’est d’un autre modèle de production et de consommation mais aussi d’un nouveau modèle agricole dont nous avons besoin. Des modèles qui seraient fondés sur de nouveaux critères d’efficacité économique, sociale et écologique : “le développement des capacités humaines, la protection de notre environnement, l’égalité, la coopération et la solidarité des territoires” en France comme en Europe ou dans le monde. 

C’est pourquoi le PCF propose d’accélérer la transition énergétique et de préserver les ressources naturelles avec notamment :

  • Un plan climat réellement engageant (assorti de dispositifs contraignants) et visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES),
  • La création d’une taxe “ressources naturelles” pour en limiter les prélèvements, compensée par l’octroi de crédits bonifiés,
  • L’inscription de la biodiversité comme un bien commun de l’humanité (le vivant ne doit pas être brevetable),
  • La création d’un fonds de soutien à l’agriculture paysanne et aux filières relocalisées,
  • Un plan de ferroutage et de soutien au transport public.

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