Discours des vœux 2018 de la section PCF de Saint-Maur-des-Fossés

Mesdames et Messieurs, cher(e)s citoyen(ne)s, cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

2017 aura malheureusement été une énième année placée sous le signe de la régression sociale, de l’accroissement des inégalités, de la stigmatisation des plus faibles (précaires ou réfugiés…) et de cadeaux faits aux plus riches. Tandis que la richesse est concentrée comme jamais auparavant entre quelques mains, la précarité et la pauvreté s’étendent (l’aide alimentaire a quasiment doublé en à peine 10 ans).

Ayons conscience de ces faits :

  • 8 hommes (dont le français Bernard Arnault) détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l’humanité (soit 3,6 milliards de personnes).
  • Chaque année, rien qu’en France, 60 à 80 milliards d’euros échappent au fisc français et s’évadent vers les paradis fiscaux… et 10 milliards d’euros supplémentaires sont « optimisés » fiscalement, comme on dit, cachés bien au chaud dans des niches taillés sur mesure par les gouvernements successifs.
  • Et comme pour encourager cette fuite en avant, le gouvernement a fait cadeau de 400 millions d’euros supplémentaires aux 1000 premiers contributeurs de l’ISF dans sa loi de finances 2018…
  • Au passage, notons d’ailleurs que Mme Pénicaud, la ministre du travail détentrice d’un patrimoine de plus de 7 millions d’euros, verra elle aussi une baisse de 62 000 € de son impôt alors que tous les retraités et de nombreux salariés du secteur public vont perdre en pouvoir d’achat avec la hausse de la CSG.

Voilà les vrais scandales !

Avec Macron, c’est bel et bien le gouvernement des riches pour les riches, un gouvernement qui s’attaque à tous les éléments de solidarités interclasses et intergénérationnelles et qui fragilise les faibles… Les faits sont là pour le démontrer :

  • Ordonnances Macron réformant le Code du travail et détruisant les protections des salariés, avec pour conséquences des ruptures conventionnelles collectives à la pelle comme chez PSA, des licenciements sans cause réelle et sérieuse… et, demain, dans la majorité des entreprises, la disparition des délégués du personnel et des Commissions Santé et Sécurité au travail qui ne disposeront plus des moyens et garanties dont bénéficient actuellement les CHSCT,
  • Attaques contre le financement solidaire de la protection sociale avec la baisse progressive des cotisations sociales au profit d’une CSG qui pourra très bien être fléchée ultérieurement vers d’autres budgets que la Sécurité Sociale par le gouvernement,
  • Mise à mort progressive des contrats aidés d’accompagnement dans l’emploi (CAE)…

Alors évidemment, pour Macron, la priorité serait à diviser les travailleurs en mettant l’accent sur la restriction des droits des exilés et réfugiés et sur le contrôle des chômeurs, et ce même si :

  • la fraude sociale au RSA ne représente que 100 millions d’euros,
  • elle ne concerne que 0,36% des bénéficiaires,
  • plus d’un tiers des personnes qui ont droit au RSA ne déposent pas de dossier face à la complexité des démarches.

Pour Macron, rogner sur les droits des faibles, de « ceux qui ne sont rien », c’est ça l’urgence… alors que :

  • La fraude aux cotisations sociales non versées par les employeurs représente pourtant 20 milliards d’euros par an selon la Cour des Comptes.
  • Les exonérations d’impôts aux entreprises représentent presque un quart du budget de l’État.

Si c’est ça la pensée complexe de Jupiter, préférons-lui celles d’Edgar Morin, de Jacques Bidet… ou de Karl Marx !

En France comme ailleurs, 2017 aura été une énième année d’engagements non tenus en termes de diminution des émissions de gaz à effet de serre ou de réorientation des modes de production et de consommation

Une énième année de replis nationalistes, de répression des réfugiés et de ceux qui cherchent à leur porter assistance…

2017 aura enfin été une année d’attaques coordonnées et répétées contre les services publics,  contre le logement social, contre les collectivités locales (avec 13 milliards d’euros de diète supplémentaire imposée d’ici 2022 et des impacts sur tous les budgets municipaux comme nous venons de le voir lors du dernier conseil municipal de Saint-Maur) et par ricochet contre les petites entreprises (notamment dans le domaine du BTP), contre les associations…

Bref, Macron s’attaque à tout ce qui fait la vie citoyenne de notre pays et à tout ce qui vise à réduire les inégalités sociales et territoriales.

La vérité de la politique de Macron, à Saint-Maur, c’est un accueil réduit dans les écoles du fait du non renouvellement des CAE, des impôts locaux qui vont augmenter pour compenser les baisses de dotation, un Grand Paris Express qui prend du retard au nom de l’austérité budgétaire. C’est aussi une France où l’antisémitisme et les actes racistes montent comme nous avons malheureusement eu l’occasion de le voir à La Varenne ou à Créteil récemment.

Et si nous ne faisons rien, ce sera aussi une fermeture annoncée du service de chirurgie hépatique du GHU Henri Mondor et, cerise sur le gâteau, la fin des politiques sociales progressistes du département du Val de Marne. Le Val de Marne, sur Saint-Maur, outre tous les services que nous avons listés sur les belles affiches que nous avons collées ces derniers mois à travers la ville (Carte de transport Améthyste pour les retraités, Parcs départementaux, Remboursement à hauteur de 50% de la carte Imagine R, 1 ordinateur pour tous les collégiens…), c’est 1 foyer départemental de l’enfance, 2 crèches, 3 centres de PMI, 5 collèges… Tout ça sera remis en cause, si on laisse le gouvernement Philippe fusionner les départements de la petite couronne dans une métropole du Grand Paris technocratique et éloignée des populations.

Il faut bel et bien changer de logique. Stoppons le monarque Macron et le monde néolibéral qu’il nous promet ! Ensemble, nous pouvons y arriver.

Nous, les communistes, nous ne voulons pas d’un monde où les inégalités sont considérées comme une nécessité, un fait naturel. Nous ne voulons pas d’un monde où la précarité grandit et où l’environnement continue inexorablement à se dégrader uniquement parce que les puissants ne veulent pas comprendre que le capitalisme est intrinsèquement incompatible avec la préservation de la planète. Comme le disait Marx, « La production capitaliste ne développe la technique et la combinaison du procès de travail social qu’en ruinant dans le même temps les sources vives de toute richesse : la terre et le travailleur ».

Nous ne voulons pas d’une France où les réfugiés sont accueillis dans des conditions indignes et où les mineurs isolés sont renvoyés aux frontières ou à la rue, quand ils ne sont pas tout simplement frappés par les forces de l’ordre, au lieu d’être protégés. Nous ne voulons pas d’une France qui pactise avec les dictatures saoudiennes et qataries, tout en ouvrant grand les bras à un Erdogan qui étouffe pourtant la démocratie dans son pays, met en prison les journalistes et les opposants politiques et continue de bombarder et harceler le peuple kurde dans le silence assourdissant de la communauté internationale. Nous ne voulons pas d’une France qui laisse Salah Hamouri croupir dans les geôles israéliennes sans dire un mot parce qu’elle préfère le business au respect des droits humains fondamentaux.

Nous, les communistes, nous voulons une France à l’offensive pour lutter contre la finance et pour porter au niveau mondial un autre modèle de développement social et écologique, protecteur des droits humains et de la planète. Nous voulons une France qui se rappelle que la richesse est créée par les travailleurs et par la coopération, une France qui se rappelle qu’un autre monde est non seulement nécessaire mais surtout possible si l’on s’en donne les moyens. Il n’y a jamais eu autant de richesses !

Notre communisme, c’est le partage de ces richesses et le partage des décisions. C’est pourquoi le PCF entend se mettre au service des luttes offensives et défensives, quelle que soit leur origine, pour pérenniser et améliorer ce qui fait la beauté et la spécificité de notre pays, héritier de la Révolution, de la Commune de Paris, du Front Populaire et du Conseil National de la Résistance…

Nous voulons que 2018 permette de faire progresser dans les têtes les désirs d’émancipation et de développement de la citoyenneté dans la cité comme dans l’entreprise, car c’est d’individus pleinement conscients et agissant dont notre monde a besoin. Des individus qui agissent ensemble et pas chacun dans leur coin ou dans la sphère privée. Des individus qui soient capables de sortir du binôme aliénant consommateur / salarié. La politique doit être l’affaire de tous, partout. Comme le disait le philosophe Cornelius Castoriadis dès 1974, « nous avons […] à répandre l’idée évidente que tous les discours qui remplissent quotidiennement les journaux, la radio, la télévision sont d’une importance quasi nulle et que les préoccupations des gens sont la seule affaire importante du point de vue social. »

Partageons au moins cette visée de bon sens et débattons ensemble des solutions que nous souhaitons voir mises en œuvre. Comme le disait récemment Roland Gori, soyons à la fois « réalistes et utopiques ». Prenons le pouvoir sur nous-mêmes et sur la société, dans la ville comme dans les entreprises. En cette année, mettons nos forces en commun pour stopper la régression généralisée.

Nous avons toutes et tous besoin de décloisonner les enjeux et de faire converger les luttes (sociales, environnementales, syndicales, féministes…) si nous voulons être en mesure de contrecarrer les projets de Macron et du Medef… C’est tout le sens des États Généraux du Progrès Social lancés par le PCF qui se tiendront le samedi 3 février prochain, avec notamment un temps fort sur les Services Publics et la Protection Sociale le matin à Ivry. Vous êtes toutes et tous conviés à y contribuer et y participer. Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’en discuter cet après-midi.

Les luttes ne sont jamais vaines, surtout que nos députés et sénateurs sont là pour porter haut et fort nos combats dans les deux chambres, comme c’est le cas pour les pétitions qui sont à votre disposition ici-même pour défendre le département du Val-de-Marne et l’hôpital Henri Mondor ; pétitions que je vous invite à signer si vous ne l’avez déjà fait. Nous avons déjà réuni en quelques semaines 230 signatures pour le maintien des services de chirurgie hépatique et cardiaque à Mondor qui ont été transmises à la Coordination de vigilance du GHU !

Vous le voyez, les combats sont nombreux mais ils méritent tous d’être menés. Pour cette année 2018, je vous souhaite donc, ainsi qu’à vos proches, tous mes vœux de bonheur, de santé et d’engagement au service de l’émancipation des opprimés. Que cette année vous permette de réaliser les projets qui vous tiennent à cœur. Que cette année de Congrès extraordinaire soit aussi celle qui nous permettra d’agir ensemble à ce que notre Parti reprenne l’initiative et soit au cœur des luttes progressistes, afin de faire avancer dans toutes les têtes l’envie de démocratie, de progrès social, de solidarité et de partage des richesses et des savoirs. Face à la crise sans fin du capitalisme, nous sommes définitivement la solution.

En cette année du cinquantenaire de Mai 1968, unissons-nous pour que le fond de l’air soit à nouveau rouge. “Lutter pour de belles causes, c’est déjà le chemin du bonheur”, comme disait le philosophe marxiste Jean Salem qui vient malheureusement de nous quitter.

 

 

PS : Remerciements à tou(te)s les camarades qui ont participé à l’organisation de cette séance de vœux et à toutes celles et tous ceux qui y ont participé.

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