Compte-rendu de l’atelier “Services Publics” des EGPS à Ivry-sur-Seine

Ce samedi matin, plus de 350 personnes étaient réunies à Ivry-sur-Seine pour le temps fort des États Généraux du Progrès Social consacré aux Services publics et à la Protection sociale !

Au menu, deux ateliers thématiques et une séance plénière après une introduction par Pascal Savoldelli (ancien secrétaire de notre section et désormais sénateur du Val-de-Marne), qui a bien mis les choses en perspective en rappelant que les services publics et la protection sociale sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas et qu’ils continuent à jouer un rôle primordial de « boucliers contre les crises ».

Pascal Savoldelli a illustré, à travers un petit retour historique sur l’exemple des PTT, les avancées majeures permises par un grand service public qui aura permis entre les années  1968 et 1985 de quasiment décupler le nombre d’abonnés à une ligne téléphonique tout en basculant vers une technologie de gestion automatique des appels… alors que le système concurrentiel actuel n’est toujours pas capable, faute d’investissements, de résoudre le problème des zones blanches de téléphonie mobile pourtant connu depuis plus d’une décennie. Il a aussi appelé à interrogé les principes de gestion étatique de la Sécurité Sociale qui ont donné lieu aux dérives de ces dernières années et à plaider pour une gestion de la protection sociale confiée à des administrateurs démocratiquement élus par les salariés, les privés d’emploi et les retraités.

Fidèle à son engagement pour le Val-de-Marne, il a montré comment notre département, géré par les communistes dans l’union, contribue à mettre à égalité toutes les personnes en s’appuyant sur les services publics qu’il administre :

  • En cherchant à rompre la fracture numérique via l’ordinateur Ordival donné à chaque collégien,
  • En mettant à disposition 77 crèches départementales en régie directe,
  • En mettant en partage 22 parcs départementaux qui sont autant d’espaces de respiration pour ceux qui sont contraints de vivre dans des logements de taille réduite…

Autant de services inestimables que le gouvernement Macron-Philippe souhaiterait mettre en vente ou confier au privé en signant l’arrêt de mort des départements de petite couronne… Et autant de raison pour les habitants du Val-de-Marne de se mobiliser et de soutenir l’initiative de Journée sans Département du 7 février prochain.

Au cours des ateliers, de nombreux acteurs du mouvement social, de la CGT (Services publics, Organismes sociaux….), de la Poste ou de la Convergence Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services Publics ont pris la parole pour partager leur expérience et leurs propositions, tout comme bien entendu de nombreux militants, responsables ou élus du Parti Communiste dont notre sénatrice Laurence Cohen.

La nécessité de faire converger les luttes et d’arriver à unir les usagers (ou ayant-droits comme a insisté Jean-Luc Gibelin pour les nommer), les personnels et les élus autour de mots d’ordre mobilisateurs (comme la défense de l’hôpital public) était sur toutes les lèvres.

Tout comme l’urgence :

  • de défendre haut et fort l’hôpital public et de pousser leur complémentarité avec des centres de santé à implanter dans chaque bassin de vie,
  • de proposer de nouveaux services publics du logement, de la petite enfance ou de la perte d’autonomie,
  • d’agir pour une prise de pouvoir des usagers et des salariés au sein des services publics,
  • de s’unir pour faire connaître nos propositions,
  • de faire de la protection sociale un « bien commun »,
  • de développer les transports publics,
  • de ré-humaniser les services publics,
  • de mener la bataille tous ensemble contre le plan régressif « Action publique 2022 » annoncé le 1er février par Édouard Philippe.

Tout le monde s’est aussi accordé sur l’importance de s’emparer des luttes défensives en cours (pour des centres hospitaliers ou des bureaux de poste) des occasions pour faire connaître nos propositions alternatives et passer à l’offensive autour de nos idées.

La question de la gratuité (ou d’une part plus importante de gratuité) de certains services publics stratégiques (dont l’éducation nationale et l’enseignement supérieur) a été plusieurs fois évoquée.

Des pistes de financement ont été identifiées, à l’image de :

  • la lutte contre la fraude patronale qui représente 20 milliards d’euros par an,
  • la suppression de la taxe sur les salaires des hôpitaux qui représente 4 milliards d’euros,
  • la taxation des revenus financiers,
  • la lutte pour le plein-emploi,
  • la création d’un fonds européen de développement écologique, social et solidaire qui pourrait utiliser la capacité de création monétaire de la BCE (banque centrale européenne) pour financer les investissements publics dont notre pays a besoin.

Ont été aussi discutés :

  • le point d’appui important que représente pour la reconquête idéologique le « Manifeste pour le service public du 21ème siècle » travaillé avec la Convergence Nationale des services publics,
  • l’importance d’une recherche publique indépendante faisant de la science un bien commun de l’humanité,
  • la pertinence d’un fonds public d’investissement et d’aide aux collectivités territoriales pour le désamiantage, à l’heure où plusieurs collèges et lycées de notre département sont touchés par des problématiques d’amiante.
  • la nécessité de réhabiliter la médecine scolaire,
  • l’intérêt d’une mutualisation des professionnels de santé entre établissements,
  • la généralisation du tiers payant pour tous,
  • le combat contre la marchandisation de la culture…

De belles pistes de réflexions qui viennent compléter la contribution que notre section de Saint-Maur-des-Fossés avait formulée en amont.

Pour toutes et tous, l’enjeu est bel et bien de débarrasser les services publics de la logique de l’argent (et d’une soi-disante « rentabilité ») pour donner la primauté à la satisfaction des besoins sociaux.

Avant de rejoindre la séance conclusive des États Généraux du Progrès Social organisée à Montreuil, la demi-journée s’est conclue par un plan d’actions clair :

  • Entamer une démarche d’éducation populaire sur les services publics et la protection sociale dans tous les départements pour approfondir les réflexions initiées par le documentaire de Gilles Perret « La Sociale » et pour aller de l’avant,
  • Publier le manifeste « Santé : 100% Sécurité sociale » de la Convergence nationale des services publics et en faire un outil au service des luttes,
  • Mettre en place un collectif « Notre Retraite en danger » dès maintenant pour faire connaître nos propositions sur le système de retraite français.

Rejoignez-nous pour faire avancer le progrès social !

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