Quartiers prioritaires : Non à la France du chacun pour soi !

Alors que le plan Borloo proposait des mesures concrètes construites avec les élus et les associations des quartiers prioritaires, Emmanuel Macron a annoncé fin mai une liste de “mesurettes” non chiffrées et plus floues les unes que les autres pour les banlieues.

  • Fidèle à ses obsessions libérales, le président des riches refuse d’initier une politique publique volontariste, préférant en appeler à la “bonne volonté” des grandes entreprises. Là où le chômage et l’échec scolaire sont deux ou trois fois supérieurs à la moyenne nationale, Macron n’a rien d’autre à proposer que des stages de 3ème (en nombre insuffisant), du tutorat des élèves de banlieue par des étudiants, quelques centres d’apprentissage ou encore la création une instance de recours pour “vérifier que les quartiers populaires ne sont pas délaissés” ! Sans parler d’un plan de lutte contre le trafic de drogue qui fleure bon les préjugés d’un jeune monarque qui affirme sans sourciller : « Quand on refuse de mettre un terme aux violences dans son quartier, on en devient en quelque sorte complice »…
  • Ce n’est pas pour rien que la politique de la ville ne compte pas de ministère dédié pour la première fois depuis 1990, qu’elle a vu ses crédits diminuer de 46 millions d’euros cette année et qu’elle ne représente que 0,42% du budget de l’État. Derrière ces faits, il y a le mépris affiché du président pour « ceux qui ne sont rien ». Derrière son slogan “La France, une chance pour chacun”, Macron oublie volontairement que tout le monde n’a pas les mêmes chances sur la ligne de départ.

En renvoyant les difficultés structurelles des quartiers à un problème d’initiative individuelle, Macron fait que, comme le disait notre député européen Patrick Le Hyaric, « les banlieues n’ont pas besoin d’un traitement différencié mais de la stricte égalité républicaine qui leur est aujourd’hui refusée. »

 

Les HLM en danger de privatisation accélérée

Après avoir diminué dogmatiquement les aides au logement, Macron a demandé aux bailleurs sociaux de baisser les loyers des locataires les plus modestes, sans aucune compensation. Avec 1,5 milliards d’euros en moins dans les caisses, les bailleurs qui logent les publics les plus précaires n’auront bientôt plus les moyens d’assurer l’entretien courant et la réhabilitation du parc existant…

Alors qu’il y a un besoin criant de plus de logement social, la loi ÉLAN (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) s’attaque à la mixité sociale et à la place du logement social dans notre pays, alors même que 75% des français y sont éligibles.

Ainsi, le gouvernement :

  • Propose comme seule nouvelle solution de financement d’accélérer la cession des logements HLM, pour atteindre 40 000 ventes par an, y compris dans les villes qui en manquent ou qui ne respectent pas la loi SRU comme Saint-Maur !
  • Demande aux OPH de fusionner pour aboutir à un seul organisme par territoire, décidant ainsi sciemment d’éloigner les centres de décision des habitants qui devront faire des kilomètres pour trouver un interlocuteur en cas de problème.
  • S’attaque au logement des personnes en situation de handicap en abaissant à 10% (pour 100% actuellement) la part des logements adaptés aux normes « handicap », alors même que la perte d’autonomie ne cesse de progresser dans la population…

Le gouvernement entend livrer les logements sociaux à la loi du marché et privatiser (sans le dire) le secteur public du logement ! Un non-sens total !

 

Un mépris de classe confirmé par toutes les orientations du gouvernement

Alors que toutes les études confirment que l’école française est celle qui reproduit le plus les inégalités sociales parmi les pays développés, comment expliquer que notre nation dépense plus pour un enfant d’un quartier bourgeois de centre-ville que pour les enfants des quartiers prioritaires ? Comment expliquer que la réforme Parcoursup limite encore les possibilités d’accès à l’enseignement supérieur pour les titulaires d’un bac professionnel ? A Saint-Maur, comment expliquer que l’école numérique Simplon implantée juste à côté du Pont de Créteil n’accueille qu’une poignée d’étudiants issus de ce quartier ?

C’est simple : Pour Macron, son gouvernement et la droite, seuls les « premiers de cordée » des banlieues doivent s’en sortir, les autres étant promis à devenir des travailleurs précaires au service du patronat et de ses profits.

C’est aussi le sens de la suppression des contrats aidés (24 000 postes en moins dans les associations culturelles et sportives cette année), du contrôle renforcé des personnes privées d’emploi ou de la baisse continue des dotations aux collectivités locales qui empêche de financer les équipements et les services dont la population a besoin, mais aussi de soutenir et d’encourager les projets de développement local… Sans compter, à Saint-Maur, sur une Mairie qui préfère payer 6,4 millions d’euros d’amende chaque année que de construire du logement social (alors que cet argent pourrait être utile à la population).

Il est plus que temps de changer de logique ! Les quartiers prioritaires ne doivent pas rester les laissés pour compte de la République…

 

Les propositions du PCF pour un véritable droit à la ville

  • Un plan de mobilisation pour assurer un droit au logement pour tous :
    • Revalorisation des APL et renforcement de l’encadrement des loyers pour qu’aucune famille de consacre plus de 20% de ses revenus à son logement
    • Création d’un service public national et décentralisé du logement, de l’habitat et de la ville adossé des pôles publics de financement et de construction
    • Lancement d’une 3ème phase de rénovation urbaine favorisant la cohésion entre les habitants
  • Des actes forts pour la jeunesse :
    • Mise en place d’une sécurité d’emploi et de formation pour tous et d’un statut protecteur pour les jeunes de 18 à 25 ans (revenu minimal…)
    • Maintien et renouvellement des CAE (contrats d’accompagnement dans l’emploi)
    • Gratuité de tout ce qui est nécessaire à la scolarité: transports, santé, culture…
    • Fléchage des moyens de la formation professionnelle vers les publics les plus éloignés de l’emploi
    • Suppression de la réforme Parcoursup
  • Des mesures de bon sens pour améliorer le quotidien :
    • Implantation d’antennes de la CAF et de la CPAM dans tous les quartiers prioritaires
    • Suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
    • Plan de relance des services publics: école, emploi, santé, sport, crèches…
    • Prise en charge de tous les soins à 100% par la Sécurité sociale
    • Participation accrue des citoyens dans le fonctionnement des collectivités: droit d’initiative, budget participatif…

Des moyens existent pour financer ces mesures si l’on s’attaque vraiment à la fraude fiscale (80 milliards d’euros par an qui échappent à la solidarité nationale) et aux dispositifs d’optimisation fiscale !

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