Saint-Maur sous tutelle de l’État ? Merci, Monsieur le Maire…

C’est une information qui est passée relativement inaperçue mais qui sera lourde de conséquences pour Saint-Maur : le vendredi 29 juin, le maire Sylvain Berrios, acceptait de signer, avec la bénédiction de sa majorité au conseil municipal, le scandaleux “pacte de Cahors” proposé par le gouvernement aux 319 collectivités locales et groupements qui ont un budget annuel de fonctionnement de plus de 60 millions d’euros.

Alors que le Département et les mairies communistes du Val-de-Marne concernés par ce dispositif ont, comme il se devait, refusé de signer ce pacte et se sont lancés dans une bataille citoyenne contre cette remise en cause de la libre administration des collectivités, notre maire, accompagné dans sa démarche par ses homologues (de droite) des villes de Villejuif et Vincennes, a cédé au chantage proposé par l’État et que l’on pourrait résumer comme suit : « Si vous signez et si vous vous engagez à limiter la hausse de vos dépenses de fonctionnement, je ne vous diminue pas mes concours financiers. Sinon, vous serez confrontés à de nouvelles baisses de dotations et/ou à des prélèvements sur fiscalité ». Ce faisant, il s’est désormais placé sous la tutelle de l’État et Saint-Maur ne devra pas augmenter ses dépenses de fonctionnement de plus de 1,02% par an sur la période 2018-2022 tout en se désendettant à un rythme accru (12 ans au lieu de 23).

Selon les dires de notre maire au Parisien, « Contractualiser avec l’État permet à Saint-Maur de garantir et de préserver ses choix fondamentaux ». Lesquels exactement ? Celui de rogner sur les services publics proposés aux habitants de Saint-Maur, à l’image de la vente de plusieurs maisons de quartiers et de la maison des associations ou de la disparition annoncée à la prochaine rentrée scolaire de plusieurs postes d’ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) dans les écoles maternelles ? Celui d’augmenter la taxe foncière et la taxe d’habitation (respectivement de 11,65% et 8,5% l’an passé) pour payer les 6,4 millions d’euros d’amende liés aux manquements répétés à la loi SRU (solidarité et renouvellement urbains) et ne pas avoir ainsi à se mettre en conformité en construisant plus de logements sociaux ? Celui d’augmenter d’année en année les tarifs des cantines et des activités périscolaires et d’étendre discrètement les zones de stationnement payant pour augmenter les rentrées fiscales sur le dos des familles et de celles et ceux qui n’ont pas la chance de disposer d’un parking personnel ?  Celui de réduire un peu plus chaque année les projets pédagogiques des écoles maternelles à peau de chagrin au nom de la sacro-sainte « maîtrise des dépenses publiques » ?

Une chose est claire : Le contrat signé par M. Berrios avec l’État ouvre la voie à de nouvelles réductions de l’offre de services publics de proximité sur Saint-Maur, à un blocage des salaires des agents municipaux, à une poursuite de la suppression de postes dans les effectifs municipaux, à de nouvelles augmentations des tarifs des services municipaux et à une place toujours plus grande accordée au privé dans les politiques municipales…

Alors que les communes sont déjà exsangues après des années de baisses continues des dotations de l’État (amplifiées par chaque nouveau gouvernement pour faire plaisir à la Commission Européenne et se conformer à son dogme néolibéral), alors que notre Ville paie toujours au prix fort la dette toxique contractée par les municipalités de droite, Saint-Maur avait besoin d’autre chose que ce nouvel affaiblissement de ses prérogatives, de ses marges de manœuvre et de ses capacités d’investir pour le futur.

Alors que les inégalités ne cessent de monter dans notre société et que le coût du logement atteint des sommets dans notre ville, nos concitoyens ont pourtant plus que jamais besoin de plus de services publics… et de la construction de logements abordables.  

C’est pourquoi le PCF propose de :

  • Lancer un plan de relance des services publics pour favoriser leur réimplantation et leur développement avec une gestion démocratique et participative associant directions, usagers, élus et représentants du personnel, et s’appuyant sur une remise en cause de l’austérité budgétaire : fin de la baisse des dotations aux collectivités locales, moratoire sur les fermetures de services publics, mobilisation de nouvelles recettes (en s’attaquant notamment aux 80 milliards d’euros annuels d’évasion fiscale qui manque au budget de l’État)
  • Engager une réforme de la fiscalité locale s’appuyant sur une révision des valeurs locatives pour une fiscalité propre des collectivités dans le cadre d’une péréquation nationale leur permettant d’assurer
  • Lancer un plan de mobilisation pour un réel droit au logement pour tous
  • Conforter la commune comme le niveau essentiel de la vie démocratique
  • Organiser la participation citoyenne au fonctionnement de toutes les collectivités territoriales (droit d’initiative, structures de participation, budget participatif…)
  • Renforcer les droits et garanties statutaires des fonctionnaires territoriaux

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