Billet d’humeur du 22 novembre 2020 // Sécurité d’Emploi et de Formation

Comme nous l’avions anticipé, la stratégie du choc bat malheureusement son plein. Profitant de l’effet de sidération produit par la pandémie et ses conséquences sociales mais aussi du prétexte des attentats odieux qui se sont déroulés ces derniers mois, Macron et la droite poussent leur avantage pour faire passer de nouvelles lois liberticides et renforcer les prérogatives (et l’impunité) des forces de l’ordre, hors de tout contrôle judiciaire.

Les plans de licenciement se multiplient, les commerces de proximité mettent la clé sous la porte, les services de réanimation sont débordés (faute des ouvertures de lits et des recrutements demandés par les soignants depuis des mois), les fortunes des milliardaires gonflent comme des ballons de baudruche et le pays subit une nouvelle période de confinement, symbole de l’échec de politiques sanitaire et économique totalement tournées vers la satisfaction des intérêts des multinationales et des grandes fortunes capitalistes… Mais pour le gouvernement, la priorité, c’est de restreindre la possibilité pour les citoyens de filmer les bavures policières ou de divulguer certaines informations pourtant essentielles au débat démocratique. Derrière ces manœuvres, il y a clairement la volonté de l’exécutif d’installer un régime néolibéral de plus en plus autoritaire. Il y a aussi l’intention de faire monter les idées les plus rances, seul espoir pour la macronie d’orchestrer d’ici 2022 un tête-à-tête mortifère Macron-Le Pen qui permettrait de camoufler un bilan désastreux pour l’immense majorité de nos concitoyen-ne-s.

Comme le disait notre secrétaire national, notre Parti « a un rôle irremplaçable à jouer en ce moment. Sa parole et ses propositions fortes sont décisives pour combattre les tentations de la résignation, du découragement et du repli sur soi », pour faire triompher la République démocratique et sociale. C’est pourquoi nous œuvrons à aider nos concitoyen-ne-s à y voir clair dans la stratégie du gouvernement mais  aussi à faire entendre haut et fort nos idées, à l’image d’une sécurité d’emploi et de formation (voir plus bas) ou d’un pôle public du médicament qui paraissent plus essentiels que jamais. C’est pourquoi nous continuons à appeler à signer la pétition #Right2Cure pour la gratuité des vaccins (https://www.right2cure.eu/fr) et à exiger la gratuité des masques. C’est pourquoi nous agissons dans les luttes comme nous l’avons fait en participant à la marche pour l’emploi et les dignités, à la mobilisation des enseignants ou à la journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Ce n’est qu’en portant des propositions en rupture avec les vieilles recettes libérales que nous pourrons nourrir la conscience de classe et amener celles et ceux qui souffrent à se mobiliser contre un système capitaliste qui cherche dans les dérives autoritaires un moyen de se maintenir à flot face à la colère qui gronde. 

Sur le plan international, les tensions continuent de s’exacerber à l’image des conflits au Haut-Karabakh et au Sahara Occidental, des heurts entre l’Inde et la Chine ou du coup d’état institutionnel au Pérou… Aux États-Unis, si la victoire de Joe Biden permet de mettre fin à 4 années d’un mandat Trump fait d’outrances, de mensonges éhontés, de sexisme et de racisme, le nombre de suffrages très important obtenu par Donald Trump n’en est pas moins inquiétant tant il prouve l’ancrage des idées d’extrême-droite et des visions conspirationnistes dans une part croissante de la population… Face à ce sombre tableau, il y a quand même quelques belles victoires face aux rouleaux compresseurs impérialiste et libéral-autoritaire. Félicitons-nous du retour de la démocratie et de la victoire éclatante du MAS et des partisans d’Evo Morales. Félicitons-nous aussi du réveil démocratique chilien qui aura abouti à jeter aux oubliettes la constitution régressive héritée de Pinochet. Félicitons-nous enfin de l’interdiction de l’organisation criminelle Aube Dorée et de l’emprisonnement de ses dirigeants néonazis en Grèce. 

“Là où il y a une volonté, il y a un chemin” comme disait Lénine !

 


La Sécurité d’Emploi et de Formation en 5 points

 

C’est un projet de société qui donne sens aux luttes et aux différentes revendications (emploi, RTT, développement des services publics, autre production écologique, formation, salaires, qualifications, émancipation, retraite, etc.).

  1. POUR LES PERSONNES : le droit à un emploi dans la sécurité, ou une formation, avec un bon revenu, et à une mobilité librement choisie entre emploi et formation, dans le même emploi ou pour un meilleur ou autre emploi, ou une autre activité, dans un progrès et dans la sécurité.
    • Trois principes : sécurité, mobilité, liberté. Le principe de sécurité est fondamental, il s’oppose au principe du chômage et à la précarité fondamentale du marché du travail, maintenue même avec le chômage partiel.
    • Avec la révolution technologique informationnelle et le besoin impératif de changer de mode de développement l’emploi et sa qualité sont la condition de l’efficacité.
  2. LE SYSTÈME sous-jacent : le salaire est payé par l’employeur, le revenu autre (comme l’allocation de formation) est payé sur des cotisations sociales mutualisées. Un fonds spécifique permet aux travailleurs et habitants de conditionner l’utilisation de l’argent des entreprises (profits), des banques (crédit) et l’argent public afin que les investissements matériels et de recherche soient créateurs d’emplois et de formations. Ces investissements porteurs d’emploi sont nécessaires pour permettre de créer efficacement les richesses (salaires, cotisations sociales, etc.) qui vont financer le système et donc conforter les emplois créés, les services publics, développer le temps libre et de formation.
  3. CONSÉQUENCE MAJEURE : une libération de la sujétion au patron et au capital pour avoir un revenu, puisqu’il est sécurisé. Le rapport de force est fondamentalement changé. Mais, cela ne libère pas de la nécessité collective de produire un revenu (assiette de financement du salaire et des autres revenus tels l’allocation de formation) et des richesses réelles de bonne qualité (écologie, santé, ..).
  4. IL FAUT CHANGER profondément le comportement des entreprises et des banques, leur gestion, dominés par le capital, ses coûts, ses pouvoirs, sa logique. Elles doivent suivre de tous autres critères que la rentabilité financière maximale et le profit − des critères d’efficacité économique, sociale et écologique − c’est-à-dire économiser le capital pour développer les femmes, les hommes et notre niche écologique naturelle, la planète.
    • Pour cela il faut des pouvoirs nouveaux des travailleurs, habitants et usagers sur l’utilisation de l’argent par les entreprises et les banques, et sur la gestion des entreprises et services publics, permettant de les mettre en cohérence avec ce nouveau principe. Des pouvoirs qui soient retirés au capital et à sa logique. Une nouvelle cohérence entre objectifs (SEF + nouvelle production) et moyens, grâce à ces pouvoirs.
    • Par de nouvelles institutions politiques, territoriales et nationales. Des conférences permanentes pour l’emploi, la formation et la transformation productive écologique, avec tous les acteurs économiques, sociaux et des représentants des habitants, où se prennent (a) des engagements de production, d’emploi de formation, par les employeurs et les pouvoirs publics (b) des engagements de financement par les banques (c) avec incitation et pénalisation (d) suivis démocratiquement.
  5. UNE RÉGULATION NOUVELLE : face à des baisses d’activité, au lieu du chômage et de l’investissement matériel, avec l’emploi comme solde aléatoire, on répondra : sécurité d’emploi, RTT et mises en formation ou recherche (donc développement des services publics) pour de nouvelles et meilleures productions. D’où une nouvelle efficacité et une réduction massive du temps de travail pour la vie libre et la participation aux activités sociales.

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