Billet d’humeur du 20 avril 2021

A la faveur de la crise en cours, les inégalités n’en finissent plus d’exploser. Depuis l’an passé, la fortune des 20 personnes les plus riches de la planète a augmenté de 62%. Plus près de nous, de mars 2020 à mars 2021, la fortune des milliardaires français a augmenté de 170 milliards d’euros, soit une hausse moyenne de 40%, alors que presque 12 millions de nos concitoyen-ne-s vivent dans la pauvreté ! En un an, la France compte 4 milliardaires de plus, dont le fondateur du laboratoire Moderna ! Voilà les vrais profiteurs de la crise, ceux qui s’enrichissent grâce aux aides massives accordées sans contrepartie par l’Etat aux entreprises du CAC 40 et à la politique monétaire généreuse de la Banque centrale européenne (BCE) qui a dopé les marchés financiers… alors que les TPE et les petits commerçants se retrouvent souvent seuls face à leurs difficultés.

Alors que les inégalités réelles atteignent un niveau insupportable, alors que le virus a déjà causé en France la mort de plus de 100 000 personnes, alors que la « stratégie » vaccinale n’en finit plus de connaître des loupés, alors que les laboratoires de Big Pharma commencent à faire flamber le prix des vaccins pour faire monter leurs profits, alors que les hôpitaux sont toujours au bord de l’explosion, alors que les soignants sont au bout du rouleau,  Macron et son gouvernement nous parlent d’égalité des chances et mettent en place un nouveau pseudo-confinement incompréhensible, tout en continuant à chercher à faire diversion en s’embarquant dans une surenchère sécuritaire et xénophobe dont la loi « contre les séparatismes » et la loi « sécurité globale » sont les exemples les plus abjects.

En faisant porter à la caisse de l’assurance chômage les aides au chômage partiel (alors qu’elles auraient dû être directement assumées par l’Etat), en prolongeant la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) jusqu’en 2028 voire 2032 (alors que ce prélèvement devait s’arrêter en 2024), le gouvernement instrumentalise la dette publique engendrée par la crise du Covid et met tout en œuvre pour qu’elle soit payée par les plus modestes. Alors que Macron et Castex entendent mettre en place au 1er juillet leur contre-réforme de l’assurance chômage qui va entraîner une diminution des allocations chômage de 17% en moyenne pour 1,15 millions de privé-e-s d’emploi, ils se refusent à faire payer les plus riches et sont déjà en train de préparer leurs prochaines régressions sociales (retraites, assurance chômage phase 2…). « Le jour d’après » de Macron, c’est bien celui de la stratégie du choc : une accélération de son agenda de casse sociale et écologique au service d’une réelle politique de classe.

Beaucoup l’ont bien compris, à l’image du monde de la culture qui se mobilise en occupant les théâtres un peu partout en France, à l’image des salarié-e-s qui luttent contre les suppressions d’emplois, à l’image des enseignant-e-s qui se sont mobilisé-e-s récemment à Créteil pour demander des moyens… Gageons qu’après cette crise, la majorité de la population ne sera pas prête à accepter une nouvelle cure d’austérité qui engendrerait un nouvel affaiblissement des services publics, de notre protection sociale et de nos hôpitaux publics. Mais nous devons continuer à œuvrer pour que la prise de conscience s’amplifie et pour que monte l’envie d’une autre société plus juste, plus égalitaire, plus féministe, plus démocratique, à l’image de la Commune de Paris dont nous célébrons les 150 ans et dont les communistes se veulent les héritier-e-s au quotidien.  

Farouchement internationalistes, nous devons aussi dire notre soutien aux peuples en lutte contre des élites corrompus et réactionnaires au Liban, en Inde, en Birmanie, au Sénégal ou en Haïti. Nous devons aussi affirmer notre soutien au HDP kurde persécuté par Erdogan en Turquie ou à Mumia Abu Jamal touché par le Covid dans la prison où il reste enfermé malgré un état de santé déplorable. La place manque pour faire un point plus long sur une situation internationale qui mérite pourtant toute notre attention à l’image du regain de tension entre les Etats-Unis de Biden et la Chine et la Russie.

Une chose est cependant sûre : dans la situation actuelle, nous avons besoin d’un Parti Communiste Français à l’offensive. C’est tout le sens de la décision prise très majoritairement par la Conférence Nationale des 10 et 11 avril 2021 de proposer la candidature de Fabien Roussel à l’élection présidentielle de 2022. Les communistes sont souverain-e-s et ils et elles auront à se prononcer sur cette décision du 7 au 9 mai prochain dans toutes les sections à travers la France, pour reconstruire l’espoir !

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