Billet d’humeur de rentrée du 4 septembre 2021

Nous venons de vivre un été marquant et révélateur à plus d’un titre.

1. Un été marquant tout d’abord par les catastrophes de plus en plus criantes liées au changement climatique. Des feux de forêt immenses un peu partout sur la planète, que ce soit en Turquie, en Grèce, aux États-Unis ou en Sibérie. Des inondations inédites en Allemagne, en Belgique ou en Suisse. Les prévisions de plus en plus sombres du GIEC nous confirment que le changement climatique s’accélère, comme une preuve indiscutable que le prétendu « jour d’après » n’est jusqu’ici qu’une pâle répétition des logiques d’accumulation sans fin des marchandises et des capitaux. Alors qu’il est urgent de sortir du capitalisme pour que la planète reste habitable pour les générations futures, les dirigeants européens se montrent incapables de changer de logiciel. Au lieu de mettre en place un réel plan d’investissement dans la transition écologique, le soi-disant « Green deal » de la Commission Européenne continue de laisser croire que la solution au réchauffement climatique pourrait se trouver dans le développement de la voiture électrique ou d’un marché carbone pour les transports et le chauffage des bâtiments (un marché taillé pour la finance et les multinationales qui a déjà fait la preuve de son inefficacité dans le domaine de l’industrie). Le gouvernement français s’est montré au diapason de ces logiques éculées avec une loi climat qui n’avait pour autre ambition que de ne pas trop écorner les profits des grandes entreprises et d’essayer de donner un vernis verdâtre à une politique par ailleurs profondément néolibérale et autoritaire.

2. L’été aura d’ailleurs confirmé le caractère de plus en plus autoritaire du gouvernement dans sa façon de gérer la crise sanitaire. La pandémie devient le prétexte à un état d’exception qui n’en finit pas et à une remise en cause des libertés publiques qui présentent tous les deux l’avantage d’étouffer tout débat, toute opposition et toute possibilité de révolte. Macron et son gouvernement ont fait le choix, en toute connaissance de cause, d’un passe sanitaire qui ouvre la voie à une différenciation des droits entre les citoyens, un passe qui préfère contraindre et punir plutôt que chercher à convaincre de l’intérêt de la vaccination. C’est en toute connaissance de cause qu’ils ont mis en place une obligation vaccinale qui stigmatise les soignants et les premiers de corvées, bien vite passés du statut de « héros de la nation » lors du premier confinement à celui de mauvais élèves pointés du doigt. C’est en toute connaissance de cause qu’ils ont décidé de la suspension du contrat de travail et de toute rémunération pour ceux qui ne se soumettraient pas à cette obligation vaccinale, mettant un nouveau coup de couteau dans le Code du Travail. Ne nous y trompons pas : En cherchant à ce que chacun se demande si son voisin est bien vacciné, en cherchant à instaurer une peur collective, une peur de l’autre et du lendemain, les gouvernants cherchent à briser les relations sociales qui sont la base d’une nation. Ce faisant, ils cherchent à casser les capacités d’organisation collective et les solidarités. Leur but, c’est que chaque citoyen ne soit plus qu’une machine à produire, à acheter et à obéir, ce qui facilitera l’avancée sans heurt du front de la marchandisation qui envahit tous les domaines de notre vie quotidienne.

 

3. L’été et la 4ème vague de Covid-19 que nous traversons ont par ailleurs montré, si besoin en était, l’incapacité des gouvernements capitalistes à mettre fin à cette pandémie. Plutôt que d’agir pour permettre un accès égal à la vaccination partout sur la planète, plutôt que d’avoir le courage de lever les brevets sur les vaccins comme nous le demandons depuis plusieurs mois, les gouvernements occidentaux ont préféré laisser les mains libres aux multinationales et à la rapacité des grandes entreprises pharmaceutiques. Le résultat, c’est 3 doses pour les riches et 0 pour les pauvres ! Le résultat, c’est l’explosion des variants en provenance de ces pays pauvres qui ne peuvent pas se payer les doses de vaccins Pfizer, Moderna ou AstraZeneca et où moins de 15% de la population est vaccinée à date. Ce laisser-faire égoïste a plongé plusieurs pays dans le chaos face au variant delta, songeons par exemple à l’Amérique Latine ou à la Tunisie dont le président a pris la situation sanitaire comme excuse pour s’arroger les pleins pouvoirs. Dans le même temps, Pfizer et Moderna annoncent des bénéfices de plus de 40 milliards de dollars et le CAC 40 annonce des résultats records ! Prisonnière des logiques austéritaires de la macronie, la France a dû faire face à des fermetures d’urgence cet été, faute d’avoir réellement investi pour renforcer son système de santé public. Pourtant, Macron n’a pas bronché quand les géants pharmaceutiques ont annoncé qu’ils allaient augmenter le prix de vente de leurs vaccins… Macron et ses homologues préfèrent enrichir Big Pharma que d’ouvrir des lits et d’embaucher et de payer décemment des professionnels hospitaliers. Voilà l’indécence de ce système qui voit les plus riches se féliciter des résultats financiers alors que la majorité des pays n’ont toujours pas réellement accès au vaccin et que nos hôpitaux sont au bord de l’implosion. Voilà l’indécence de ce système où les ultrariches comme Jeff Bezos ont vu leur fortune personnelle monter en flèche et se lancent dans une course à l’espace alors qu’ils foulent aux pieds les droits de leurs salariés. Pour nous, il ne devrait pas y avoir de profit sur la pandémie. A commencer par le vaccin, qui doit être un bien public mondial ! Oui, il est plus que temps de sortir la production des vaccins des griffes de la finance, comme le disait notre secrétaire national Fabien Roussel lors de l’université d’été du PCF, le week-end dernier. Oui, le capitalisme est incapable d’assurer un accès universel à la santé, notamment pour les populations qu’il considère comme superflues.

Couplée à un renforcement des politiques sécuritaires, la réponse des gouvernements occidentaux à cette crise s’est limitée à mettre en place des plans de relance pour supporter les intérêts de la coalition qui soutient leur politique néolibérale. Les propriétaires, les capitalistes et les grandes entreprises ont donc été choyés et arrosés d’argent public, tandis que les travailleurs, les retraités et les privés d’emplois voient chaque jour leurs droits et leurs libertés attaqués un peu partout sur le globe. Comment s’étonner dès lors du refus de certains de se faire vacciner. Ce refus n’est que le reflet d’une défiance de plus en plus forte contre la parole de l’État. Une parole décrédibilisée par trop de mensonges et trop de surdité aux attentes populaires. Les reculs temporaires du gouvernement sur le projet, dit « Hercule », de démantèlement d’EDF ou sur la contre-réforme des retraites ne doivent pas nous laisser penser que Macron aurait décidé d’entendre la voix de la raison. Derrière les beaux discours, il maintient sa volonté d’affaiblir l’assurance chômage ou de mettre en œuvre une nouvelle loi dite 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) qui signe l’abandon de l’ambition d’égalité entre les territoires. Cette loi « 3DS » est une loi fourre-tout contre laquelle nous nous battrons dans les mois qui viennent tant elle contient de dangers pour les bénéficiaires du RSA, pour le respect des objectifs de logement social fixés par la loi SRU, pour le fichage des mineurs étrangers non accompagnés, pour la RATP ou pour l’entretien du réseau routier (les routes nationales pourraient demain être transférées aux départements et aux métropoles mais avec quels moyens ? Des personnes privées pourraient obtenir le droit de financer des ouvrages routiers mais contre quelles contreparties ? Un pont Société Générale ? Des droits de péages au tarif exorbitant ?) On le voit bien : le projet de Macron et des siens, c’est toujours celui du démembrement de notre État social au profit de ses amis multimillionnaires. Son projet, c’est de faire payer la crise aux chômeurs, aux couches moyennes et aux retraités, plutôt que de s’attaquer au patrimoine des riches et des multinationales.

 

4. Avec la catastrophe politique et humanitaire qui se déroule en Afghanistan, la fin de cette période estivale, révèle enfin sous une lumière crue à quel point l’impérialisme capitaliste n’a que faire des peuples qu’il prétend « libérer ». Après avoir tenté d’imposer par la force des armes un gouvernement fantoche et corrompu, les USA ont décidé unilatéralement de se retirer d’un pays qu’ils laissent au bord du chaos après 20 ans d’occupation et de guerre larvée et alors même que l’année 2018 aura été celle qui aura fait le plus de victimes dans toute l’histoire du conflit afghan… Ce faisant, ils livrent le pays à des talibans qu’ils avaient prétendu déloger en 2001, des talibans que la CIA et le SAS britannique avaient, ironie de l’histoire, pourtant fondé, formé et armé dès les années 1980 pour déstabiliser l’URSS. Une nouvelle situation géopolitique très dangereuse est en train de se créer autour de l’Afghanistan. Derrière les arguments égoïstes mis en avant par les USA sur le coût financier et humain du déploiement de leurs forces militaires sur le terrain, les Américains et leurs alliés de l’OTAN ont du mal à camoufler leur volonté inavouée de créer une situation explosive qui les arrangerait bien aux portes de la Russie, de l’Iran et de la Chine. La France se retrouve une nouvelle fois contrainte d’accepter la décision américaine sans mot dire, ravalée au rang de supplétif de l’impérialisme US… Dans ce contexte, que dire des déclarations indignes d’Emmanuel Macron appelant à « contrôler les flux migratoires » alors que des familles entières cherchent juste à quitter l’Afghanistan pour échapper à la guerre, voire à une mort certaine. Pour le PCF, il n’y a pas de débat à avoir : nous devons créer toutes les conditions pour accueillir dignement tous les Afghans menacés et nous devons agir pour que le peuple afghan puisse se libérer du régime inique des talibans. Que ce soit en Afghanistan, à Cuba, au Kurdistan, au Liban, en Palestine ou en Haïti, le PCF se place toujours résolument aux côtés des peuples et des forces progressistes.

 

C’est pourquoi nous voulons mener la guerre à la guerre, avec la même volonté que nous mettons dans notre lutte contre les puissances financières et contre la menace écologique qui ne sont au final que des variants des méfaits du capitalisme. Plus que jamais, les alternatives sont claires : La sortie du capitalisme ou la catastrophe ! La finance ou l’existence comme disait Fabien Roussel ! Les enjeux sont là. C’est sur ce terrain que nous devons porter le débat dans les mois qui viennent. 

 

Avec ses déclarations sur les migrants, Macron continue à faire monter les thématiques d’extrême-droite pour mieux s’ériger ensuite comme seul rempart raisonnable et crédible contre Marine Le Pen en vue des élections présidentielles. Dans le même temps, Macron continue de donner des gages au grand capital pour bénéficier à nouveau de son soutien en 2022. Alors que les 500 plus grandes fortunes françaises ont vu leur patrimoine augmenter de plus de 30% en un an pour atteindre les 1000 milliards d’euros, les mécènes seront sûrement au rendez-vous pour soutenir leur poulain de 2017, qui leur aura garanti un excellent retour sur investissement au travers de mesures fiscales et de politiques de soutien taillées sur mesure pour les ultra-riches. A nous de montrer que Macron et Le Pen ne sont que des leurres et les deux faces d’une même pièce sortie de la bourse de Bernard Arnault et des ses homologues. A nous de déjouer ce piège annoncé et orchestré par les médias depuis des mois.

A nous de montrer que seule la candidature de Fabien Roussel est à même de changer la donne. A nous de convaincre que la seule écologie conséquente, c’est le « produire français », la nationalisation d’EDF et d’Engie, mais aussi la lutte contre la marchandisation de tout ce qui existe. A nous de convaincre que chacun peut vivre dignement et que nous pouvons disposer d’un système de santé public digne de ce nom si on s’attaque enfin résolument au pouvoir de la finance. A nous de convaincre que la réponse à la crise démocratique se trouve dans une extension de la participation citoyenne sur tout le territoire mais aussi dans l’obtention de nouveaux droits pour les salariés dans les entreprises.

La Fête de l’Humanité la semaine prochaine sera une belle occasion de mettre ces idées en débat avec le peuple de gauche. Localement, la poursuite de la campagne « Pas de profit sur la pandémie » sera l’occasion de montrer que nous avons de la suite dans les idées et que la solution à cette crise ne pourra être trouvée que si l’on renforce les solidarités à tous les niveaux. Le combat contre la fragilisation de nos bureaux de poste, avec le temps fort que constituera le rassemblement du 18 septembre prochain à 11h devant la Poste de La Pie, doit aussi montrer que chacun d’entre nous est impacté par les politiques austéritaires alors que nous avons cruellement besoin de plus de services publics de proximité. Nous avons des idées à faire valoir et nous avons le réel de notre côté ! Que la rentrée soit combative !

Lançons-nous donc dès maintenant et avec force dans cette campagne des présidentielles et des législatives ! Relevons le défi des jours heureux ! Embarquons le maximum de personnes dans ce mouvement d’émancipation collective que doit être la candidature de Fabien Roussel !  Nous aurons besoin de chacune et chacun d’entre vous pour cette campagne qui doit être l’occasion pour notre Parti de faire enfin connaître plus largement ses propositions, de renforcer la gauche en allant convaincre les abstentionnistes pour reconstruire l’espoir.

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