Non à la casse du rail !

Malgré une campagne médiatique de dénigrement systématique du mouvement de grève prolongé lancé par les cheminots, la mobilisation contre le projet de « loi pour un nouveau pacte ferroviaire » se poursuit. En effet, les agents de la SNCF ne se sont pas laissés dupés par le simulacre de concertation mis en scène par le gouvernement : ils ont décidé d’aller jusqu’au bout de leur lutte pour la défense du service public ferroviaire. Même les cadres supérieurs de l’entreprise s’opposent désormais au projet !

Les mensonges proférés par Élisabeth Borne et Édouard Philippe sur la SNCF s’enchaînent pour mieux camoufler le caractère régressif d’une contre-réforme qui n’a aucune légitimité démocratique (elle ne faisait d’ailleurs pas partie du programme d’Emmanuel Macron) :

  • Non, la dette énorme de la SNCF (53 milliards) n’est pas due au statut des cheminots ! Elle est le résultat d’une baisse constante des subventions de l’État et de l’abandon de l’écotaxe poids lourds qui ont contraint l’entreprise à emprunter toujours plus pour financer l’entretien du réseau et pour investir dans les lignes à grande vitesse (LGV Est, Atlantique…) que l’État lui avait demandé de construire…
  • Non, les cheminots ne sont pas des privilégiés ! Travaillant régulièrement en soirée, en nuit ou le week-end, soumis à des actions de productivité qui se sont traduites par 25 000 suppressions de postes en 10 ans, les cheminots sont 60 % à toucher moins de 3100 € brut par mois…. Bien loin des 380 000 € mensuels perçus par les patrons du CAC 40.
  • Non, la concurrence ne permettra pas une meilleure qualité des transports ou une baisse des tarifs ! Partout où elle a été mise en œuvre, la concurrence s’est traduite par une augmentation des prix pour les voyageurs (+ 27% au Royaume-Uni) et par une dégradation de la sécurité ferroviaire. En France, elle serait à coup sûr synonyme de suppression des lignes réputées non rentables mais utiles (plus de 9000 km de réseau) dans des territoires où les services publics sont déjà délaissés…
  • Non, ce projet de loi ne réduira pas la dette de la SNCF et ne lui permettra pas de renforcer la modernisation du réseau ferroviaire ! Sans les garanties de solvabilité apportées par l’État, les intérêts de la dette pourraient tripler. Dès lors, cette loi fragiliserait la SNCF qui serait moins bien armée pour répondre à la mise en concurrence qui s’annonce. Les groupes privés étrangers s’en frottent déjà les mains, eux qui pourraient venir opérer les lignes les plus profitables pour reverser des dividendes confortables à leurs actionnaires – la modernisation du réseau passant évidemment après les profits.

A nouveau, ce sont bien une socialisation des coûts et une privatisation des bénéfices qui se cachent derrière le projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire.

Cette contre-réforme n’est en fait que la porte ouverte à une privatisation accrue du système ferroviaire français et des autres services publics alors qu’ils sont des atouts majeurs pour réussir la transition écologique.

En vérité, en s’attaquant frontalement aux cheminots et à leur statut, ce projet n’est pour le gouvernement qu’un galop d’essai visant à casser toute forme de résistance à ses contre-réformes, avant de s’attaquer aux retraites et aux protections sociales de toutes et tous.

Les cheminots se battent pour nous ! Soyons solidaires avec eux ! Soutenons-les !


Le projet du gouvernement Macron-Philippe-Borne et ses vrais objectifs

  • Faire de la SNCF une société anonyme pour mieux préparer sa privatisation (rappelez-vous France Télécom, La Poste ou GDF).
  • Supprimer le statut des cheminots par pure idéologie, pour opposer les cheminots aux usagers, alors que même le magazine Challenges note que cela pourrait « plus cher à la SNCF que son maintien ».
  • Passer en force et procéder par ordonnances quitte à piétiner le Parlement pour éviter le débat sur un projet qui ne résoudra aucune des difficultés de la SNCF et de ses usagers.

Au-delà, comme cela a déjà été le cas avec la mise en concurrence du fret, c’est bien à une catastrophe écologique et à un engorgement des axes routiers qu’il faut s’attendre avec ce projet de loi qui se traduira s’il est mis en application par une généralisation des cars Macron au diesel pour remplacer les « petites » lignes qui seront fermées. Comme le défend la CGT, « le mode ferroviaire est économique pour peu que tous les coûts soient pris en compte (sécurité, pollution, bruit…) ».

Ne laissons pas le gouvernement casser notre système ferroviaire et dégrader les conditions de travail des cheminots ! Unissons-nous pour le progrès social et écologique !


Les propositions du PCF pour une réforme ferroviaire permettant réellement de faire vivre le service public de transport

  • Création d’un pôle public national des transports regroupant exploitation et gestion des infrastructures.
  • Suspension de l’application des directives européennes ferroviaires.
  • Reprise à taux zéro de la dette de la SNCF par la Caisse des dépôts et les banques pour libérer la SNCF du poids de la dette (2,7 milliards de frais financiers annuels), en exigeant son financement par la Banque Centrale Européenne.
  • Lancement d’un plan national de développement du fret ferré et fluvial pour accélérer le report modal de la route vers le rail et les voies navigables et réellement amorcer la transition écologique.
  • Renationalisation des autoroutes (4,7 milliards d’euros de dividendes versées aux actionnaires en 2016 !) et création d’un livret d’épargne transport pour financer prioritairement les infrastructures de transport ferroviaire.
  • Extension des taxes sur les grands espaces de bureaux et sur les parkings d’hypermarchés pour collecter 4 milliards d’euros par an et assurer la pérennité du réseau ferré sur l’ensemble du territoire national.
  • Renforcement de la démocratie des transports avec une réelle participation des usagers et des salariés aux décisions et à la gestion de la SNCF…

Pour aller plus loin, n’hésitez pas à vous reporter à l’argumentaire publié par le PCF , au rapport “Ensemble pour le fer” de la CGT Cheminots et aux nombreux articles publiés par “L’Humanité” sur le sujet.

Et participez à la collecte que nous organisons en soutien aux cheminots SNCF de Paris Sud-Est en grève!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *