Contribution au débat sur les Transformations du Parti

Notre réunion de section du 17 mars dernier a donné lieu à des échanges très riches sur le premier des 4 thèmes de débat qui nous a été proposé en vue de préparer le 38ème Congrès du PCF qui se tiendra en novembre prochain. Il s’agissait des “Transformations du Parti”. Ces échanges se sont traduits par 6 contributions collectives publiées sur le site du Congrès 2018 du PCF.

Vous les trouverez ci-dessous dans leur intégralité (ainsi que les liens menant vers chaque contribution et vous permettant de voter pour elle si vous vous retrouvez dans tout ou partie de ce que nous avons proposé).


Nouveaux modèles d’organisation : Lien aux adhérents, Démocratie interne et Échanges horizontaux entre sections : http://congres2018.pcf.fr/8/lien_aux_adh_rents_d_mocratie_interne_et_changes_entre_sections

  1. Entretenir un lien régulier avec les adhérents pour les armer idéologiquement, répondre à leurs attentes et les inviter à passer à l’action :
    • Le lien de la cotisation et le rôle des trésoriers / collecteurs doivent être remis au centre de notre politique de contact avec les adhérents:
      • La remise de carte et la collecte régulière des cotisations sont de bonnes occasions d’entretenir la relation et de dialoguer en face à face afin de savoir ce que pensent les camarades qui ne participent pas aux réunions de section. Ce contact « physique » entretenu par le collecteur doit permettre d’articuler le sens du collectif qui est présent en chaque communiste.
      • A ce titre, il est important que les collecteurs bénéficient d’une bonne formation politique car ils sont parfois les seuls camarades actifs du parti qui sont connus par les adhérents éloignés de nos initiatives militantes.
    • Les courriers de convocation envoyés régulièrement (mensuellement) aux adhérents pour les réunions de section et assemblées générales doivent avoir un contenu politique et doivent contenir autant que faire se peut :
      • un point sur l’actualité clarifiant le point de vue des communistes et les grands combats en cours pour que chaque militant soit bien armé et bien au courant des positions et des luttes animées par le Parti.
      • des incitations à participer à des initiatives locales, fédérales ou nationales. En complément de ces courriers, des échanges brefs / notifications par SMS, e-mail ou téléphone sont à prévoir pour les camarades qui souhaitent aller à l’essentiel.
    • Pour combattre le sentiment de résignation qui touche certains adhérents, il paraît important de mener et animer dans chaque section ou territoire des combats locaux, qui peuvent aboutir sur des victoires (défense d’un bureau de poste, soutien à des grévistes, défense d’un service de santé), pour que les adhérents puissent se sentir pleinement utiles, valorisés et voir qu’ils peuvent faire la différence localement.
      • Ces combats locaux menés notamment hors campagne électorale peuvent amener vers la mobilisation des adhérents critiques vis-à-vis de certaines pratiques électoralistes. Ils présentent aussi l’avantage de permettre d’illustrer concrètement nos discours sur le caractère destructeur du capitalisme et de démontrer la force du collectif (en cas de victoire).
    • Concernant les nouveaux adhérents, leur accueil nous paraît devoir être repensé pour les impliquer rapidement dans l’action, les outiller et tenir compte des attentes des jeunes en termes de militantisme… Si la formation est un enjeu majeur qui reste à développer, la remise d’un kit d’accueil type (à mettre à disposition dans les fédérations) à donner en même temps que la carte serait un premier pas souhaitable pour permettre à chaque camarade de savoir dès le départ quelles sont les positions du Parti et quels sont ses modes de fonctionnement. Ce kit pourrait par exemple contenir :
      • Dernier texte voté en congrès (Cf. Numéro de « Communistes » où il était reproduit),
      • Dernier programme national (« La France en Commun »),
      • Statuts en vigueur,
      • Bulletins d’abonnement à l’Humanité et à Cause Commune avec, si possible, des tarifs avantageux,
      • Bibliographie et sites web conseillés…
    • Concernant les nouveaux média, la tenue d’une page Facebook et/ou d’un site web de section faisant l’inventaire des actions et proposant des argumentaires constitue, notamment quand il est accompagné de l’envoi de newsletters régulières (ou d’e-mails transmis à une liste de diffusion regroupant tous les adhérents), un autre moyen d’entretenir le lien et d’inviter à passer à l’action.
    • Concernant les outils, quand un camarade dit être intéressé par une thématique et que celle-ci est enregistrée dans COCIEL (« ses centres d’intérêt politique et militant »), il serait pertinent que ses coordonnées soient directement transmises aux animateurs nationaux et fédéraux de cette thématique et/ou rajoutées dans les listes de diffusion associées de façon à ce qu’il puisse rapidement recevoir des informations sur la (ou les) thématique(s) dans lesquels il souhaite s’impliquer.
    • Lorsque les adhérents sont sollicités pour donner leur avis, l’info ne doit pas être que « montante ». Les camarades doivent avoir un retour sur la façon dont leur avis a été pris en compte et intégré dans les politiques du Parti. A ce titre, l’absence de synthèse des propositions formulées lors des dernières consultations organisées par le Parti (site contributif des états généraux du progrès social, ruche de l’assemblée nationale des animateurs de section…) donne une très mauvaise image de notre capacité à tenir compte des avis donnés.
      • Si on souhaite mobiliser les adhérents et les convaincre que leur voix compte, une synthèse transparente des avis et propositions collectées lors des consultations est un préalable non négociable.
    • L’explosion des horaires décalés, du travail de nuit et du week-end mais aussi l’augmentation de la précarité doivent nous inciter à développer des moyens permettant aux adhérents qui sont dans ces situations de pouvoir s’exprimer même s’ils ne peuvent pas venir aux réunions ou assemblées générales. La mise en place de forums internet thématiques privés (réservés aux adhérents) à des niveaux départementaux ou de boîtes à idées électronique pourrait s’avérer un bon outil pour tenir compte des évolutions du salariat.
    • Pour mieux faire vivre ce lien avec chaque adhérent, de nombreux camarades plaident pour le retour d’une fonction de secrétaire à l’organisation dans chaque section ayant notamment en charge le suivi des cartes et des adhérents.
    • La question du financement est centrale mais est relativement peu abordée dans les débats proposés. Or, il nous semble que, pour retrouver une ligne politique claire dans le contexte actuel, le PCF doit viser à ce que ses finances ne soient plus aussi dépendantes des rémunérations de nos élus. Notre politique électorale ne doit pas être adossée à des enjeux financiers aussi importants qu’actuellement, sinon nous ne nous sentons pas toujours réellement libres de nos prises de position politique.

2. Démocratie interne et horizontalité : des atouts à renforcer

  • Chaque semaine, des tracts et argumentaires sont rédigés par des sections à travers la France. Nous proposons de prévoir un espace de partage sur le site web du PCF (réservé aux animateurs de section) où chaque section, fédération ou commission pourrait mettre à disposition des autres ses productions (tracts, affiches, modèles de pétition, supports de formation…) pour réellement mettre à profit notre intelligence collective.
  • La démocratie et l’émancipation de chacun sont au cœur de notre engagement communiste. Il est donc essentiel d’organiser autant de débats horizontaux que verticaux pour produire des idées réellement nouvelles et partagées mais il convient de réfléchir en même temps à des modalités pour mieux faire remonter les débats de la base et s’assurer de leur prise en compte par les directions fédérale et nationale. Pour renforcer la démocratie interne au PCF, nous proposons ainsi de :
    • Consulter plus souvent les camarades sur les décisions stratégiques en utilisant les nouveaux outils à disposition (internet) mais en laissant la possibilité aux camarades plus âgés de faire connaître leur vote par courrier ou via des urnes mises à disposition à la section.
    • Créer des espaces d’échange plus fréquents (trimestriels ?) entre militants de base et direction nationale pour éviter la coupure entre une élite supposée et des militants
  • Plutôt que de les esquiver par peur de s’entredéchirer, les points de débats importants au sein de notre Parti (Europe, Écologie, Bilan…) doivent faire l’objet de réelles discussions animées nationalement et localement avec une période de débat ouvert, donnant lieu après quelques semaines à un vote des communistes pour permettre de clarifier la position des communistes et de les unir les communistes une fois qu’une position majoritaire aura été actée. Ceci devrait être fait en amont du Congrès.
  • Le partage des bonnes pratiques locales est à renforcer pour s’appuyer sur ce qui existe déjà dans les sections et faire face à la baisse de notre nombre de cotisants. A ce titre, nous proposons de :
    • Prévoir un temps systématique d’échange sur les initiatives locales de chaque section au sein des conseils fédéraux (départements).
    • Mettre cette volonté de partage / transmission de bonnes pratiques au cœur des missions des responsables fédéraux à la vie du parti.
  • L’animation de forums d’échanges d’idées sur internet (autour des commissions thématiques ?) semble à discuter pour faciliter la mise en réseau des militants au-delà des organisations déjà existantes.
  • Nous devons inventer des solutions pour que les femmes soient mieux représentées en commençant par améliorer la représentation et la place des femmes dans le Parti et en donnant l’exemple à chaque niveau, pour que les femmes se sentent plus à l’aise, notamment pour s’exprimer en réunions.

3. Garder le contact avec nos sympathisants et avec ceux qui nous ont laissé leurs coordonnées :http://congres2018.pcf.fr/8/garder_le_contact_avec_nos_sympathisants

  • Le lien avec les sympathisants doit à notre sens être entretenu autant que faire se peut (notamment hors campagne électorale) pour tisser des relations de confiance, en utilisant notamment des listes de diffusion (réunissant leurs contacts) pour :
    • Les informer dix à quinze jours en amont de notre présence à un évènement donné, de la tenue d’un point fixe ou de l’organisation d’une réunion publique,
    • Leur diffuser des informations ou des liens concernant les luttes que nous soutenons / menons,
    • Les informer sur les suites données aux pétitions qu’ils ont signées,
    • Leur donner les liens de nos pages Facebook, Twitter ou de nos sites web/blog,
    • Leur proposer l’adhésion.
  • Dans la perspective du Congrès, il nous semble souhaitable de proposer quelques initiatives ouvertes aux gens qui nous ont laissé leurs coordonnées par le passé (notamment en utilisant les contacts de sympathisants du Front de Gauche qui avaient été saisis dans COCIEL) pour enrichir nos débats, pour éviter l’entre-soi et pour identifier notamment les écarts entre la vision qu’ont nos sympathisants et celles que nous avons de nous-mêmes et de la direction que doit prendre le Parti.

 

 


Le Parti et les classes populaires au travail et dans la cite : Un ancrage populaire et un apport historique à développer : http://congres2018.pcf.fr/8/un_ancrage_populaire_et_un_apport_historique_d_velopper

  1. Comment redevenir le parti des classes populaires ?
  • Présenter plus systématiquement aux élections des candidats issus des classes populaires et de la « vraie vie » (employés, opérateurs, artisans…).
  • Se questionner sur l’institutionnalisation du parti: Au fur et à mesure que les usines ont fermé dans les années 80, nous avons créé des postes de permanent du Parti et nous avons fait élire ces permanents pour qu’ils soient salariés dans le cadre de leur mandat. Nous sommes tombés dans l’électoralisme par ce biais et nous en sommes encore prisonniers à ce jour. Auparavant, les dirigeants du Parti n’étaient pas élus et avaient une activité professionnelle à côté du Parti. Les permanents aussi étaient issus du mouvement ouvrier. Nous devons revenir à une séparation plus claire entre organisateurs du parti et titulaires de mandats électoraux pour avoir un personnel politique plus ancré dans la réalité des masses laborieuses.
  • Plus valoriser la spécificité et l’apport pour les classes populaires des politiques du PCF quand il est au pouvoir :
    • Rappeler plus souvent dans nos discours et dans notre communication ce que nous faisons et avons fait pour les classes populaires quand nous sommes ou avons été au pouvoir : Sécurité Sociale, services publics, logement, politiques culturelles et sociales dans les collectivités locales que nous administrons… Prévoir une exposition dédiée à ce sujet à Colonel Fabien ?
    • Faire plus souvent appel dans le discours de nos dirigeants aux figures historiques issues des classes populaires qui ont assumé des responsabilités au sein du Parti (Maurice Thorez, Ambroise Croizat, Marcel Cachin, Pierre Sémard, Charles Fiterman, Georges Marchais, Henri Malberg…).
  • Viser à reconstituer une conscience de classe des salariés (du privé et du public), des travailleurs indépendants et des privés d’emploi en dévoilant les ressorts de l’exploitation et les intérêts communs de tous ceux qui s sont soumis à la domination d’un capitalisme qui les tire progressivement dans le « précariat » ou les exclue de la production pour servir d’armée de réserve et cliver la classe fondamentale.
  • Renforcer nos liens avec les associations de jeunesse, notamment au sein des quartiers populaires, pour soutenir les mobilisations spontanées des jeunes et leur montrer que nous sommes à leur écoute.
  • Généraliser au sein du Parti les dispositifs du type « voyages à la mer » en été pour les personnes défavorisées (en mettant à disposition des militants des conseils pour l’organisation).
  • Remettre la question de la souveraineté du peuple français au cœur de notre discours.

 

2. Quelle organisation dans les entreprises et les lieux de travail ?

  • Essayer de s’implanter autant que faire se peut dans les grandes entreprises mais en finir pour l’instant avec l’utopie de reconstituer des cellules d’entreprise compte tenu du rapport capital / travail extrêmement défavorable actuellement et de la stigmatisation renforcée de l’engagement en entreprise (qu’il soit syndical ou politique). Tenir compte du fait qu’il devient trop dangereux professionnellement de s’exposer comme communiste.
  • Essayer d’adapter nos modes de fonctionnement et de ciblage militant aux horaires éclatés des travailleurs (développement des 2/8 et 3/8) en allant les trouver sur leurs lieux de vie, d’achat (centres commerciaux) ou de loisirs plutôt que sur leurs lieux de travail pour les informer de leurs droits et les amener à questionner les pseudo-évidences qui ont contaminé les esprits.
  • Être au côté des travailleurs et renforcer notre présence militante en dehors des périodes électorales.
  • Soutenir sans faille la CGT et les syndicats de lutte et renforcer les liens avec les centrales syndicales pour se tenir au courant et se positionner en soutien des mobilisations locales et nationales.

 


Formation des communistes : Pour une offre de formation partagée et opérationnelle : http://congres2018.pcf.fr/8/pour_une_offre_de_formation_de_base_partag_e_et_op_rationnelle

  • Il est primordial d’avoir une vraie offre de formation de base opérationnelle à disposition avec des supports Powerpoint ou PDF accessibles à tous les animateurs de section: Pour ce faire, nous proposons :
    • de construire un programme allant à l’essentiel et comprenant a minima :
      • une introduction à la philosophie, à l’économie et à la conception de l’histoire marxistes qui sont au cœur de la réflexion communiste,
      • une présentation de l’histoire du PCF, de ses grandes dates, de ses figures les plus marquantes, des victoires obtenues et des combats qu’il a menées… pour que chaque militant connaisse l’histoire dans laquelle il s’inscrit,
      • une présentation des points marquants de notre programme actuel pour que chaque militant sache défendre nos propositions,
      • un temps consacré aux pratiques militantes et aux modes d’actions (tracts, boîtages, nouveaux média, réunion publique…) pour permettre le passage à l’action.
    • de prévoir un espace de partage sur le site web du PCF (réservé aux animateurs de section ou ouvert à tous, à discuter) où chaque section, fédération ou commission pourrait mettre à disposition des autres ses productions (supports de formation, tracts avec argumentaires…) pour réellement mettre à profit notre intelligence collective.
  • Si nous voulons être en capacité de réellement dispenser des formations dans toutes les sections (sans attendre des mois voire des années pour certains nouveaux adhérents), il convient d’en finir avec la volonté de faire toujours appel à des spécialistes sur chaque sujet évoqué. La formation de base doit à notre sens s’appuyer sur des supports de formation nationaux partagés (et des notes d’accompagnement pour les formateurs, voire des vidéos d’accompagnement) qui seraient modifiables/amendables mais permettraient à chaque animateur de section ou à des militants expérimentés de dispenser eux-mêmes la formation.
  • La formation doit permettre d’armer les militants (aussi bien d’un point de vue théorique que pratique) mais elle doit aussi préparer les représentants du Parti à intervenir devant une audience plus large ou dans les média. Il est donc important de continuer à dispenser des formations sur la prise de parole en public et de développer des media training lors des universités d’été.
  • Pour des formations plus approfondies et pour mettre à jour nos cadres de pensée, il paraît souhaitable par ailleurs de sensibiliser plus les camarades aux pensées marxiennes, alter ou néomarxistes qui permettraient, en s’appuyant sur la pensée de Marx, de Lénine ou de Gramsci, de mieux tenir compte des évolutions de nos sociétés (voir Paul Boccara mais aussi Jacques Bidet, Lucien Sève, Gérard Duménil, Guy Debord, Cornelius Castoriadis, Henri Lefebvre…).
  • Maintenir l’université d’été qui a fait ses preuves et mettre à disposition en son (mp3) et en vidéo téléchargeables toutes ses conférences pour que les sections puissent s’en emparer comme outils de formation a posteriori.
  • Notre section rejoint la proposition de développer les FLOT/MOOC (formations en ligne ouvertes à tous) et pense judicieux de viser à développer les dispositifs de type “e-learning” par ce biais ou d’autres, afin de compléter l’offre de formation du Parti, notamment pour des thématiques pointues pour lesquelles il est difficile d’assurer la disponibilité d’un formateur dans chaque section.

 


Conception et rôle de nos directions : Pour plus de fluidité et de transversalité entre directions: http://congres2018.pcf.fr/8/pour_plus_de_fluidit_et_de_transversalit_entre_directions

  • Au niveau des animateurs de section :
    • Pour animer les débats de manière éclairée, il semble important que toutes les directions de section soient bien au courant des débats qui ont lieu au sein du Conseil National et à ce titre, il serait pertinent que les comptes-rendus exhaustifs du CN (qui ne sont plus disponibles dans « Communistes » ou dans les revues du PCF) soient systématiquement envoyés par courriel à tous les secrétaires et animateurs de section.
    • Il semble souhaitable d’envisager une formation d’une journée à destination de chaque nouveau secrétaire de section (à dispenser au niveau fédéral par exemple ou via un module en « e-learning ») pour accompagner les camarades dans leur prise de responsabilité. Cette formation pourrait contenir des rappels sur les statuts, sur les bases de la trésorerie et de la collecte, sur la prise en main de COCIEL, sur la présentation de l’articulation entre section / fédération / national, sur l’organisation des temps forts de la vie militante (vente du muguet, fête de l’humanité, campagnes électorales…).
    • Les bilans de mandats des parlementaires, élus et dirigeants de collectivités communistes sont à poursuivre et à diffuser plus largement car ils permettent aux directions de section de bien informer les camarades des messages à mettre en avant lors des campagnes électorales.
  • Au niveau des directions départementales, elles doivent viser à faire le lien entre les sections et le national et à animer des batailles adaptées à chaque territoire. Il convient par ailleurs à notre sens :
    • de consacrer systématiquement des temps d’échange à l’actualité des sections dans les conseils départementaux (ou dans des réunions spécifiques des animateurs de section) pour permettre d’identifier les luttes à transversaliser (voire à mener au niveau du département) et pour faciliter l’échange de bonne pratique.
    • de viser à ne pas s’appuyer toujours sur les mêmes camarades et à faire appel au volontariat (même au-delà du cercle des membres des conseils départementaux) pour éviter les « hommes orchestre » qui, du fait de trop de dispersion et de cumul de fonctions, ne parviennent pas à mener toutes leurs missions de front.
    • de viser à ce que les fédérations qui en ont les ressources disposent bien de permanents administratifs se consacrant pleinement à la Vie du Parti (i.e. non élus dans les instances du parti ou dans des collectivités) de façon à ce que notre appareil administratif et militant réponde bien à nos aspirations.
    • de repenser notre organisation au regard du nombre de permanents dont nous disposons désormais.
  • Au niveau de la direction nationale, il nous semble qu’elle doit :
    • Être force de proposition mais être avant tout la garante de la déclinaison et de l’application des décisions de Congrès et les points actés par les camarades.
    • Consulter plus souvent les camarades sur les décisions stratégiques qui n’ont pas été débattus clairement en Congrès, en utilisant les outils de consultation numériques (tout en laissant la possibilité de voter par courrier ou via des urnes dans les sections pour les camarades qui n’ont pas internet).
    • Donner des directives claires sur les modalités d’organisation des campagnes et des consultations décidées par les communistes et viser à les animer sur la durée (pour faire progresser pas à pas nos idées et éviter les « coups d’épée dans l’eau »).
    • Travailler à simplifier les propositions du PCF (i.e. à les rendre intelligible par tous) et à coordonner les interventions de représentant du PCF dans les média pour que chaque intervenant du Parti répète certains messages clés que nous souhaitons diffuser dans l’opinion pour faire avancer nos idées.
    • Tendre à être plus représentative de la diversité / pluralité des français d’aujourd’hui, en donnant notamment plus de présence et de visibilité à la présence d’employés et d’ouvriers dans ses rangs.
    • Poursuivre la mise à disposition hebdomadaire de modèles de tracts modifiables / amendables par les sections qui était jusqu’à récemment réalisée sur le site pcf.fr.  
    • Mieux tenir compte des attentes des média, notamment en termes de format de communication ou d’angle d’attaque journalistique, pour mieux faire entendre notre voix.
    • Se fâcher plus clairement contre les attaques du patronat et de la finance pour faire entendre la colère populaire tout en lui donnant des débouchés politiques concrets.
    • Travailler à valoriser le rôle et l’apport du PCF dans l’histoire de France mais aussi à populariser les propositions des députés et sénateurs communistes dans les deux chambres.
  • Plus généralement, aux niveaux départementaux comme nationaux, il paraît essentiel de systématiser les comptes-rendus de réunions dans toutes les instances pour faciliter la restitution des débats par les animateurs de section.
  • Plusieurs camarades formulent par ailleurs la demande de mise en place d’une commission indépendante chargé de s’assurer que les décisions de congrès (nationaux ou départementaux) sont réellement mises en œuvre et portées par les exécutifs.

 


Communication : Mener une bataille d’idées à visée hégémonique : http://congres2018.pcf.fr/8/mener_une_bataille_d_id_es_vis_e_h_g_monique

  • Concernant les personnes à qui nous souhaitons nous adresser et nos « cibles » de communication, il nous semble que notre communication doit :
    • Viser à s’adresser au plus grand nombre (i.e. avoir une visée universelle) si nous souhaitons être en capacité d’unir tous ceux qui subissent, à des degrés divers, les méfaits du capitalisme et d’obtenir un soutien majoritaire à nos propositions,
    • Avoir de ce fait pour objectif principal d’être directe et concrète en mettant en avant des mots d’ordre clairs et compréhensibles par tous (sortir des formules technocratiques).
  • Pour mieux lier nos batailles locales et notre communication nationale, il convient à notre sens de :
    • En amont de nos niches parlementaires, diffuser aux sections des argumentaires autour de nos propositions de lois « phares » pour que les militants s’emploient à faire monter la conscience populaire autour de nos projets et leur donnent de la force via des signatures de pétition, des tracts ou des réunions publiques. Ceci nous aiderait à imposer notre agenda et à mettre en débat nos idées sur la place publique.
    • Pour mieux faire connaître nos projets, mettre à disposition de toutes les sections sur le site national une banque de modèles de tract « génériques » (non datés et classés par thématiques) déclinant de manière simple chacun de nos principaux axes programmatiques pour que les sections puissent s’en emparer et les adapter en fonction de l’actualité locale.
    • Plus valoriser et mieux faire connaître le soutien que nous apportons à des démarches alternatives (Scop-Ti, CoopCycle…) et à des luttes menées par d’autres formations (syndicats, collectifs kurdes…), à tout ce qui constitue des pas en avant pour développer la culture critique des citoyens, en insistant par ailleurs sur les victoires qui peuvent être obtenues ici et là quand une mobilisation collective se met en place.
  • Pour rompre le mur du silence, nous devons créer nos propres réseaux de diffusion d’information et renforcer leurs interconnexions :
    • Systématiser les pages Facebook et les blogs / sites web animés par des sections en donnant une visibilité (liens, partages…) aux sites des fédérations sur le site national et aux sites des sections sur les sites fédéraux.
    • Envisager une Web-TV s’appuyant sur le fond d’archives du PCF (Ciné-Archives…) et proposant quelques émissions d’actualité et d’analyse hebdomadaires couplées à des débats, des échanges, des extraits des conférences de presse de nos élus…
    • Saisir les moments historiques pour faire des campagnes d’éducation populaire autour d’affiches et de réunions publiques (Bicentenaire de la naissance de Marx, Centenaire du PCF, Dates anniversaires de la création de la Sécurité Sociale ou de la nationalisation d’entreprises de services publics…) afin de valoriser l’actualité du communisme et l’apport du PCF à l’histoire de notre pays.
    • Nous inspirer des démarches d’agit prop permettant de faire des coups médiatiques comme ont su le faire Attac ou FI ces dernières années, en proposant des images et un storytelling forts aux média que nous convions à nos initiatives (approfondir la réflexion sur l’aspect visuel des évènements que nous proposons).
    • Ne pas hésiter à mettre de grandes affiches sur la façade de Colonel Fabien pour la libération de prisonniers (Salah Hamouri, Marwan Barghouti…) ou pour contribuer à populariser nos campagnes (lutte contre le coût du capital, sécurité emploi-formation…)
  • Pour rendre immédiatement identifiable une production du PCF et mieux faire entendre nos différences / spécificités, il convient d’en finir avec l’étiquette Front de Gauche qui ne veut plus dire grand-chose pour nos concitoyens (comme l’ont démontré les dernières élections législatives) et qui continue par ailleurs d’entretenir la confusion avec le Parti de Gauche et Jean-Luc Mélenchon.
  • Pour poursuivre la mobilisation et la bataille pour l’Humanité, il serait souhaitable d’avoir en permanence à disposition des offres d’abonnement à l’Humanité à tarif préférentiel à proposer aux nouveaux adhérents du PCF.
  • Sur le fond, ce qui nous paraît le plus essentiel en réalité, c’est que notre communication doit avant tout :
    • Affirmer plus clairement notre visée communiste et ne plus avoir peur des mots : « communisme » plutôt que « société du partage » ou « société du commun », « lutte contre le capitalisme » plutôt que « lutte contre la finance », réinvestir un discours de classe.
    • Articuler plus systématiquement les enjeux sociaux et les enjeux écologiques pour faire rentrer dans les esprits que « sauver la planète et sauver le peuple travailleur est un seul et même combat » comme le dit Lucien Sève,
    • Porter des campagnes sur le long terme et en faire une vraie bataille d’idées : Une campagne ne peut se limiter à juste une affiche et un tract mais doit être déclinée sur plusieurs mois pour gagner les esprits peu à peu et conquérir une hégémonie la rendant incontournable. Nous devons rabâcher quelques messages clés sur une période de temps suffisamment longue pour les forcer à entrer dans le champ du débat politique et citoyen. Nous devons aussi viser à démocratiser certains sujets qui ne sont pas sur la place publique tels que le débat sur les données et sur le numérique qui est à démocratiser et simplifier car il nous concerne tous et ne doit pas tourner au débat entre « experts ».

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