Discours des vœux 2019 de la section PCF de Saint-Maur-des-Fossés

Cher(e)s amis, cher(e)s camarades,

Je vous remercie tout d’abord d’être venu à cette séance de vœux pour partager un moment de convivialité et d’échange politique.

  1. Commençons par un rapide bilan de l’année écoulée…

Malheureusement, 2018 n’aura fait que confirmer le caractère profondément arrogant, oligarchique et méprisant d’un gouvernement Macron-Philippe, entièrement au service des ultra-riches et qui reste sourd à l’urgence sociale et aux souffrances de nos concitoyens. Se refusant à rétablir l’ISF ou à s’attaquer au scandale de l’évasion fiscale, il préfère :

  • tailler à la serpe dans l’assurance chômage,
  • organiser l’asséchement du budget de la Sécurité sociale en diminuant à tout va les cotisations sociales,
  • réduire les aides au logement,
  • mutiler la vie associative et locale en supprimant les emplois aidés.

Il continue en outre à vouloir massacrer notre système solidaire de retraite par répartition !

2018 aura aussi confirmé le caractère calculateur d’un pouvoir étatique qui instrumentalise les débordements pour discréditer les mobilisations, alors qu’il use à dessein d’une violence policière disproportionnée et qu’il a mis la violence sociale au cœur de sa politique : que ce soit à travers le dispositif Parcoursup qui met entre parenthèses le futur des jeunes d’origine sociale modeste (et qui a vu l’an passé 22% des inscrits quitter la plateforme sans aucune affectation), à travers l’accueil indigne réservé à des migrants stigmatisés comme responsable de tous les maux alors qu’ils cherchent juste à vivre (et souvent à survivre), à travers le flicage de chômeurs qui ont pour seul défaut d’être privés d’emploi, à travers les privatisations ou la désorganisation des services publics

2018 aura de plus démontré le caractère magouilleur d’un président Macron qui semble alimenter une diplomatie et un pouvoir parallèles de barbouzes à sa botte comme l’énergumène Benalla qui se permet de refuser de répondre aux questions des sénateurs tant il se sait couvert…

2018 aura enfin confirmé la lâcheté sur le plan international d’un gouvernement qui vend des milliards d’euros d’armement à l’Arabie Saoudite mais qui ne dit mot quand des enfants se font bombarder au Yémen par cette même dictature saoudienne, ou quand les Kurdes se font bombarder par Erdogan, ou quand les Palestiniens restent emprisonnés à ciel ouvert à Gaza, et encore moins quand des murs sont érigés un peu partout dans le monde…

Mais 2018 aura néanmoins eu un avantage . Elle aura rendu évident aux yeux de tous le mépris de classe d’un Président totalement hors sol qui n’a rien dit sur les agissements d’un Carlos Ghosn et sur les entreprises comme Ford qui vouent des territoires entiers à la misère sociale… alors que Macron n’a pas eu de mots assez durs pour « les gens en situation de difficulté […] qui déconnent », le « pognon de dingue des minima sociaux », « les Gaulois réfractaires au changement » , les chômeurs qui n’ont qu’à « traverser la rue » pour trouver un emploi… et qu’il a même osé, pour donner des gages à l’extrême droite, profiter des commémorations de la guerre 14-18 pour engager une tentative de réhabilitation honteuse de Pétain.

Face à ce mépris affiché et revendiqué par la majorité En Marche, les mobilisations se sont renforcées chez les salariés et les retraités et elles ont pris des formes nouvelles, que l’on parle des blouses blanches à l’hôpital, des robes noires dans la justice, des stylos rouges dans l’Éducation nationale ou évidemment des gilets jaunes.

La prise de conscience grandissante de l’impasse d’un capitalisme de plus en plus prédateur pour les travailleurs et pour la nature, la prise de conscience de la déconnexion toujours plus grande entre les gouvernements et les peuples sont des points d’appui importants pour viser à un réel changement de société.

Il revient aux partis progressistes comme le nôtre de donner un débouché à toutes celles et ceux qui cherchent des alternatives au vide de sens de nos sociétés, à toutes celles et ceux qui cherchent à construire à nouveau du commun et qui reprennent confiance dans leur capacité à faire bouger les choses ensemble, mais aussi à toutes celles et ceux qui ont compris l’urgence climatique face à laquelle nous sommes du fait des méfaits de la logique capitaliste…

  1. Pour être à la hauteur des enjeux de notre époque, nous avons connu cette année au niveau du Parti Communiste Français un Congrès réellement extraordinaire.

A l’issue d’un débat démocratique intense, le Congrès d’Ivry a abouti à une réorientation stratégique de notre Parti et à un bilan sans fard des dernières années écoulées qui nous permettent de repartir à l’offensive avec une nouvelle direction nationale combative et un « Manifeste du Parti Communiste du XXIe siècle » qui sera notre feuille de route pour les 3 prochaines années.

Oui, nous sommes un Parti révolutionnaire. Oui, nous aspirons à changer profondément la société. Ça fait du bien de le dire à nouveau.  Comme le dit le manifeste, nous visons « une transformation radicale de notre société pour une société de partage des richesses, mais aussi des pouvoirs, des savoirs et des rôles: une société sans classes, sans guerres, dépassant les nations; une société où exploitation et aliénations sont abolies ».

 Pour sortir de la crise systémique et multiple que nous traversons depuis des décennies, nous voulons reprendre le pouvoir sur la finance, relever le défi climatique, lutter pour la paix et contre toutes les formes de discriminations, instaurer une réelle sécurité d’emploi et de formation, éveiller les consciences au sein des luttes… Le capitalisme en bout de course et son bras armé qu’est l’Union Européenne doivent être totalement refondus, en commençant par rompre avec les traités européens actuels.

Pour répondre aux attentes des classes populaires et pour redonner à la démocratie tout son sens, nous avons ouvert des cahiers de doléances, bien avant que Macron n’annonce son débat rabougri… à l’image des villes de Bonneuil ou d’Ivry où des cahiers de doléances et d’espoir sont disponibles dans les mairies depuis la mi-décembre, sans tabou et sans filtre.  Je vous invite d’ailleurs à compléter ces cahiers de l’espoir ici même pour faire entendre votre voix et vos envies.

Il faut bel et bien changer de logique et c’est la raison pour laquelle nous avons lancé une grande campagne pour le pouvoir d’achat et sur le coût du capital.

De l’argent, il y en a quand on sait qu’entre 2010 et 2017, les dividendes des sociétés du CAC 40 ont augmenté de 44%, les rémunérations patronales de 32%… tandis que leurs effectifs en France diminuaient de 20%. 60% des profits des entreprises du CAC 40 sont versés aux actionnaires alors qu’ils pourraient servir à l’investissement ou aux salaires. Le scandale est là : dans cette captation de l’argent par une infime minorité qui organise la destruction du tissu social et des capacités productives françaises. Ayez en tête ce chiffre qu’Attac a révélé il y a peu : il faut 251 ans à un salarié de Carrefour pour gagner autant que son PDG en une seule année… Et encore, ce n’est valable que pour les salariés qui sont encore dans le groupe, ceux qui ont échappé à la vague de 2000 licenciements qui est en cours.

Pour que chacun puisse vivre dignement, nous proposons une augmentation du SMIC net de 200 euros, l’annulation de toute hausse de la CSG, la ré-indexation sur l’inflation des pensions de retraite, grâce au prélèvement à la source sur les bénéfices des multinationales, à un impôt sur le revenu plus progressif ou encore à la taxation du kérosène et du fioul lourd qui permettrait de financer une transition écologique créatrice d’emplois…

  1. Comme l’a réaffirmé notre Congrès, nous ne sommes pas de ces partis qui attendent les élections pour aller sur le terrain. Nous agissons continument en soutien des luttes et en étant force de proposition et d’initiatives.

En 2018, nous avons lutté activement pour le maintien des départements de la Petite Couronne et nous avons l’immense satisfaction de savoir désormais que, suite à la mobilisation lancée par Christian Favier et grâce à la lutte active que les communistes ont mené sur le terrain, le Val-de-Marne pourra continuer à porter une politique sociale originale au service des plus démunis.

Sur Saint-Maur, outre la préparation du Congrès et la défense du 94, cette année a été marqué pour les communistes par une défense active des Services Publics avec les signatures de pétitions et autres actions que nous avons menées pour la sauvegarde des bureaux de poste de La Pie et de Champignol (ce dernier étant toujours menacé d’une fermeture définitive le 11 février) ou encore du service de chirurgie hépatique du GHU Henri Mondor

Hors des périodes électorales, la majorité municipale a révélé son vrai visage en ne disant quasiment rien des attaques menées contre ces services essentiels à notre population. C’est somme toute cohérent avec le pacte de Cahors signé par notre maire qui place notre ville sous la tutelle de l’État et corsète ses dépenses de fonctionnement, mettant ainsi la pression sur les employés municipaux et les services rendus aux saint-mauriens. Ce pacte s’est traduit concrètement par des hausses délirantes des frais périscolaires, des taxes foncières et des taxes d’habitation, mais aussi par la vente des maisons de quartiers (générant la mise à la rue de plusieurs associations, au mépris de la vie citoyenne locale).

Face à cette municipalité régressive, nous avons aussi été parmi les premiers à nous engager dans le Collectif pour le Bien Commun qui s’est créé cette année et qui rassemble des militants associatifs, syndicaux et politiques qui veulent changer les choses et défendre l’intérêt général.  C’est d’ailleurs avec ce Collectif que nous organiserons un rassemblement le samedi 9 février à 11h devant la permanence de notre député LREM pour l’interpeller sur ce qu’il entend faire pour défendre nos bureaux de poste !

Nous avons aussi apporté notre soutien à la lutte des cheminots (au travers de la constitution d’une caisse de grève et d’une diffusion de tracts expliquant la logique néfaste des projets du gouvernement).

Enfin, nous avons dit haut et fort notre soutien aux mobilisations étudiantes de l’été dernier pour Veronika (lycéenne d’origine ukrainienne menacée d’expulsion avec sa mère) ou aux citoyens qui se sont mobilisés pour offrir un accueil digne aux migrants qui ont été accueillis à reculons par la mairie dans le gymnase Gilbert Noël…

 

  1. Les raisons de lutter et de se mobiliser restent malheureusement nombreuses, tant les injustices et les inégalités sont partout autour de nous…

Comme nous y invitait notre secrétaire national Fabien Roussel, faisons donc en sorte que 2019 soit l’année de l’espoir. Imaginons ensemble de nouveaux possibles, pour en finir avec l’individualisme et le repli sur soi qui rongent nos sociétés depuis trop longtemps.

Communistes, nous continuerons inlassablement à nous battre pour faire monter l’exigence d’une autre société, débarrassée du capitalisme, du règne de l’argent et mettant l’être humain et la préservation de la nature au cœur de ses priorités.

Dans ce contexte, les élections européennes du 26 mai 2019 seront bien entendu un temps fort pour populariser nos propositions. C’est pourquoi nous avons proposé la candidature de Ian Brossat comme tête d’une liste de large rassemblement. Nous profiterons de cette campagne :

  • Pour défendre de nouveaux pouvoir démocratiques et l’égalité des droits pour toutes et tous (femmes-hommes, migrants…)
  • Pour faire progresser les droits des salariés et mettre un terme à la concurrence entre les travailleurs : Toute personne qui travaille en France, quelle que soit sa nationalité, doit être protégée par un contrat français.
  • Pour promouvoir les services publics
  • Pour exiger un accueil digne des migrants et une Europe solidaire
  • Pour dire stop à la fraude fiscale (1000 milliards d’euros)
  • Pour exiger une politique commune de l’énergie permettant de lutter contre le réchauffement climatique

Nous rappellerons à cette occasion que nous sommes le seul parti à avoir voté contre tous les traités d’intégration néolibérale à l’Union Européenne !

Voilà, chers amis, chers amis, chers camarades, ce que je souhaitais partager avec vous. Je vous souhaite désormais tous mes vœux de bonheur, de santé et de réussite à vous et à vos proches.

 

PS : Remerciements à tou(te)s les camarades qui ont participé à l’organisation de cette séance de vœux et à toutes celles et tous ceux qui y ont participé.

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